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Actualités of Friday, 24 June 2016

Source: fr.allafrica.com

Les outils de la transparence des Banques et microfinances

Par Félicité Bahane N.

Une plateforme informatique de collecte, d'analyse et de partage de données officiellement lancée jeudi à Yaoundé par le Conseil national du crédit.

Des milliers de Camerounais ont souvent payé les frais de la fermeture inopinée d'un établissement de micro-finance (EMF) ou de crédit (banque), emportant ainsi leurs épargnes. Les experts financiers assurent que ce type de situation arrive dans un environnement où la transparence fait défaut, tant dans le mouvement des dépôts-clients que dans la gestion de ces établissements. Le Conseil national du crédit du Cameroun (CNC), présidé par le ministre des Finances (MINFI) a pris sur lui d'instaurer la transparence manquante et ainsi restaurer la confiance entre les institutions financières nationales, les opérateurs économiques et le public d'une manière générale. Ce, par la mise en place d'une plateforme intégrée, outil automatique de collecte, d'analyse, de synthèse et de diffusion de données. Cet outil de contrôle et d'assainissement du marché financier comprend trois composantes qui communiquent et inter-agissent : La Centrale des incidents de paiement (CIP), le Fichier bancaire national des entreprises (FIBANE) et le Cadre de suivi de l'activité des EMF (CASEMF). D'où l'appellation « Plateforme CIP-FIBANE-CASEMF », officiellement mise en exploitation hier à Yaoundé, au cours d'une cérémonie présidée par le MINFI, Alamine Ousmane Mey.

Le MINFI parle d'un avènement salutaire : « Cette plateforme vient contribuer à améliorer substantiellement la transparence financière au Cameroun et la prise de risques au niveau du financement des entreprises et des clients. C'est aussi un instrument de suivi-évaluation de ce secteur afin qu'il fonctionne de la manière la plus rationnelle possible ». Les responsables des associations de crédits et des EMF saluent également l'instauration de cette plateforme, qui va favoriser l'accroissement du taux de bancarisation actuellement de moins de 15% au Cameroun. Le contrôle qu'il impose va amener les établissements à honorer leurs engagements et à se comparer afin d'être plus compétitifs. « On pourra également limiter les clients voltigeant entre les établissements et réduire le risques de crédits grâce à la visibilité qu'on aura sur les clients », assure Alphonse Nafack, président de l'Association des professionnels des établissements de crédits du Cameroun (APECCAM).

En exhortant les chefs d'établissement à alimenter volontairement la plateforme par des données actualisées au quotidien, le MINFI souhaite voir ce nouvel outil améliorer le climat des affaires dans le pays et permettre de relever la performance du Cameroun dans le Doing Business au niveau de l'accès au crédit.