Actualités of Tuesday, 24 June 2025
Source: www.camerounweb.com
L’épouse de l’Administrateur Directeur Général de la SNH et le fils de Chantal Biya sont déjà des pontes très riches du régime Biya. Mais dans leur quête effrénée de milliards, ils ont multiplié des initiatives dans le secteur du pétrole dont la dernière est CSTAR Tank Farm.
Dans une tribune, l’avocat candidat à la présidentielle de 2025, Me Akere Muna a dénoncé de nouvelles inquiétudes en ce qui concerne le nouveau projet qui frise encore une fois l’opacité et donc une tentative d’enrichissement personnel au détriment de l’Etat.
Voici les dénonciations de Me Muna
« Aux citoyens et au Parlement du Cameroun, aux institutions financières internationales, à la CONAC et à la Chambre des Comptes de la Cour Suprême du Cameroun,
Les récentes révélations concernant CSTAR Tank Farm Project Management LLC soulèvent de graves inquiétudes quant à la gouvernance, la transparence et les conflits d'intérêts potentiels dans un projet impliquant d'importants fonds publics et des ressources nationales stratégiques. La structure et les opérations de ce projet présentent des violations flagrantes des principes de gouvernance d'entreprise, des normes éthiques et de la redevabilité, justifiant un examen urgent.
En tant que juriste avec 46 ans d'expérience et militant de la société civile engagé dans la lutte contre la corruption depuis plus de 25 ans, il serait antipatriotique et complice de rester silencieux alors qu'un détournement se prépare dans le secteur pétrolier de notre nation.
VIOLATIONS ET PRÉOCCUPATIONS MAJEURES:
1. Manque de transparence dans la propriété et le financement du projet
CSTAR est enregistrée à Dubaï (Émirats Arabes Unis), une juridiction connue pour son opacité en matière de sociétés, ce qui obscurcit toute responsabilité. Sa propriété est répartie entre ARIANA ENERGY (49 %), TRADEX (31 %) et SNH (20 %), pourtant, l'origine et les bénéficiaires de ces entités restent flous.
La SNH (Société Nationale des Hydrocarbures), une entité 100 % étatique, finance en réalité le projet, ce qui soulève des questions sur pourquoi des fonds publics camerounais transitent par des structures offshore sans contrôle clair.
2. Conflits d'intérêts et népotisme
Nathalie Moudiki, Présidente, Chairlady et PDG de CSTAR, est l'épouse d'Adolphe Moudiki, PDG de la SNH. Cela crée un conflit d'intérêts inacceptable, puisque la SNH est un actionnaire majeur de CSTAR.
Le beau-fils du Président Paul Biya a récemment été nommé aux conseils d'administration de TRADEX Guinée Équatoriale et TRADEX RDC, et sa présence à la réunion de Dubaï suggère un rôle non déclaré dans le projet. Cela renforce les perceptions de capture de l'État et d'enrichissement des élites.
3. Dépenses publiques contestables
Le projet a déjà alloué des fonds pour des études de préfaisabilité et de conception détaillée (FEED), mais aucune preuve publique d'appels d'offres ou de supervision indépendante n'a été fournie.
Étant donné l'implication financière de la SNH, il existe un risque que les fonds publics soient détournés sans diligence raisonnable, d'autant plus que le PDG de la SNH (Adolphe Moudiki) serait en mauvaise santé, tandis que son épouse contrôle de facto la SNH et maintenant CSTAR.
4. Contrôle faible et absence de procédures concurrentielles
La Joint Operating Company (JOC) en cours de création au Cameroun semble être une filiale de CSTAR, CE QUI SIGNIFIE QU'UNE ENTITÉ BASÉE À DUBAÏ AUX ÉMIRATS ARABES UNIS CONTRÔLERA UN PROJET D'INFRASTRUCTURE NATIONALE CRITIQUE.
Le contrat de construction a été attribué au consortium RCG sans processus d'appel d'offres transparent, suscitant des inquiétudes quant à du favoritisme.
5. Rappel du scandale Glencore
Ce projet fait suite au scandale de corruption non résolu impliquant Glencore, où des millions auraient été versés à des hauts fonctionnaires camerounais pour des contrats pétroliers. La même opacité, les transactions offshores et les bénéficiaires politiquement connectés suggèrent une continuation de la capture de l'État où les ressources publiques sont exploitées à des fins privées.
APPEL À L'ACTION:
Il est impératif que le Président du Conseil d'Administration de la SNH, le Ministre de l'Énergie et tous les citoyens camerounais exigent immédiatement:
1. Une divulgation complète de la propriété de CSTAR, des sources de financement et des processus d'approvisionnement.
2. Un audit indépendant des engagements financiers de la SNH envers CSTAR.
3. La suspension immédiate de tous les décaissements du projet jusqu'à un examen approfondi de sa gouvernance.
4. Une enquête sur les conflits d'intérêts, notamment les rôles de Nathalie Moudiki et du beau-fils du Président.
5. Des auditions publiques à l'Assemblée Nationale pour examiner la légalité et l'équité du projet.
CONCLUSION:
Le projet CSTAR, dans sa structure actuelle, est un cas d'école de gouvernance opaque, d'enrichissement des élites et de détournement des ressources de l'État. S'il n'est pas contrôlé, il risque de devenir un nouveau scandale de type Glencore, sapant davantage la confiance publique et détournant des fonds destinés au développement national. Le peuple camerounais mérite la transparence, la redevabilité et une gestion équitable de ses ressources et non un nouveau montage entouré de secret. Tel a été mon combat, et tel il restera ».