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Actualités of Friday, 30 October 2015

Source: cameroon-info.net

Les livres des grands auteurs sont introuvables sur le marché

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L’héritage qu’ils laissent se transmet uniquement de bouche à oreille, ce qui entraînera la disparition totale de leur patrimoine puisqu’il est impossible aux jeunes de se procurer des oeuvres. Les livres de Mongo Beti,ou encore Ferdinand Léopold Oyono en passant par Engelbert Mveng, sont quasi introuvables sur le marché libraire camerounais.

Si l’on se base sur les recherches du journal Mutations du jeudi 29 octobre 2015, il serait révélé que le livre «Le vieux nègre et la médaille» est très rare dans les librairies. D’après le journal, pour une première demande, il est donné un rendez-vous à intervalle de deux semaines. Ensuite les rendez-vous se font de plus en plus espacés et pour finir c’est une annonce navrée de «rupture de stock».

Un saut à La librairie des Peuples noirs crée par Mongo Beti confirme cet état des faits. Même les livres de son fondateur se font rares dans les rayons. «En effet bien qu’un rayon y soit aménagé pour exposer les livres d’Eza Boto, le nombre d’exemplaires disponibles pour chaque titre dépasse rarement cinq», apprend-on des colonnes du journal.

Selon Vincent De Paul Lele, responsable du service édition à Clé, produire des livres pour satisfaire une demande restreinte est un investissement à perte pour un éditeur. Plus la quantité est importante, moins la production est coûteuse, ce qui entraîne une fixation des prix intéressants pour les acheteurs. «Si vous faites par exemple 10 000 exemplaires, son prix unitaire peut être de 500 FCFA. Si par contre vous faites le même ouvrage en 100 exemplaires, son prix unitaire peut se retrouver à 5 000 FCFA. A ce moment-là il devient économiquement inintéressants pour un éditeur d’investir autant d’argent quand il ne gagnera pratiquement rien», explique-t-il.

Rééditer des livres anciens pour les mettre à la disposition des nouveaux lecteurs est une toute autre affaire. D’après Mutations elle met en jeu de nouveaux paramètres juridiques et économiques entre l’éditeur et l’auteur ou ses ayants droits en cas de décès. Dans ce cas il faudra redonner une nouvelle apparence au livre et signer un nouveau contrat d’édition. Mais, la plupart du temps, les ayants droit ont le quitus de réédition des livres d’auteurs décédés, mais très peu assurent sa disponibilité dans les librairies.

Les grandes œuvres libraires locales sont en voie de disparition au Cameroun, rares sont celles présentes dans les rayons des grandes librairies, et pas la peine de se renseigner dans les librairies modestes de la place.