Derrière le silence de Maurice Kamto se cache une bataille interne au sein de son entourage. Jeune Afrique révèle les tensions qui déchirent l'état-major de l'opposant évincé et expliquent son mutisme face aux sollicitations des autres candidats.
Les révélations exclusives de Jeune Afrique mettent en lumière une réalité méconnue : l'entourage de Maurice Kamto est profondément divisé sur la stratégie à adopter après son éviction de la course présidentielle. Cette fracture interne explique en grande partie le silence maintenu par l'ancien candidat du Manidem depuis l'annonce du Conseil constitutionnel.
Selon les sources de Jeune Afrique, une frange importante des proches de Maurice Kamto s'oppose catégoriquement à tout ralliement aux candidats encore en lice. Ces "durs" du mouvement reprochent amèrement aux autres formations d'opposition leur mutisme passé face aux épreuves traversées par leur leader.
Jeune Afrique a pu documenter l'ampleur de ces griefs internes. Les fidèles de Maurice Kamto rappellent avec amertume que "lorsqu'il a été assigné à résidence surveillée, emprisonné, ou lorsque ses militants ont été arrêtés et incarcérés en masse, aucun des grands partis se revendiquant de l'opposition n'est jamais monté au créneau pour lui apporter son soutien".
Cette rancœur, révélée par Jeune Afrique, constitue aujourd'hui l'un des principaux obstacles aux tractations en cours. Elle alimente une méfiance profonde envers ceux qui sollicitent aujourd'hui le soutien de Kamto après l'avoir abandonné hier.
Les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique révèlent une autre source de tensions : la suspicion à l'égard d'Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari. Ces deux figures, qui courtisent aujourd'hui l'électorat de Kamto, étaient "il y a quelques semaines encore des membres du gouvernement à l'origine des difficultés rencontrées par Maurice Kamto et son ancien parti, le MRC".
Selon les sources de Jeune Afrique, de nombreux militants doutent de "la sincérité de leur rupture avec ce pouvoir que le FSNC et l'UNDP ont servi si longtemps". Cette méfiance constitue un frein majeur aux négociations et divise l'état-major de Kamto entre pragmatiques et puristes.
Jeune Afrique révèle également une dimension méconnue de ces hésitations : le profil des interlocuteurs potentiels. Un analyste politique interrogé par nos équipes souligne que "Maurice Kamto, Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary sont de la même génération, ils ont tous été membres du gouvernement et parlent le même langage".
Cette proximité générationnelle et d'expérience, mise en lumière par Jeune Afrique, pourrait paradoxalement faciliter des "franches discussions" susceptibles de "déboucher sur un accord de gouvernance" plus facilement qu'avec des candidats plus jeunes.
Les révélations de Jeune Afrique éclairent également un aspect pratique souvent négligé : la question des fonds de campagne. Maurice Kamto a annoncé que les contributions collectées seraient remboursées aux donateurs, une décision qui témoigne de sa volonté de préserver sa crédibilité mais qui complique aussi les négociations financières avec d'éventuels alliés.
En maintenant le suspense sur ses intentions, Maurice Kamto prend un risque calculé, révèle Jeune Afrique. Son silence lui permet de maximiser son pouvoir de négociation et de laisser les candidats en lice se disputer ses faveurs. Mais il court aussi le risque de voir ses propres troupes se disperser ou ses potentiels alliés se lasser d'attendre.
L'analyse exclusive de Jeune Afrique montre que derrière l'apparente maîtrise de Maurice Kamto se cache en réalité un homme pris entre les divisions de son camp et les sollicitations externes, incarnant toute la complexité de l'opposition camerounaise à l'heure des choix décisifs.