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Actualités Régionales of Mardi, 14 Juillet 2015

Source: cameroon-info.net

Les commerçants boudent les 96 boutiques construites par Evouna

Au rang des réalisations plus ou moins à succès de Gilbert Tsimi Evouna durant son règne comme délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé (CUY), la transformation d’une partie de la ville en enclos géant avec ces grilles omniprésentes dans otre quotidien, la réduction des routes existantes déjà petites au profit de parking et aires de stationnement, mais surtout, la construction de nombreux restaurants municipaux VIP ou basique, ainsi que de centres commerciaux à l’instar de celui du lieu-dit Cradat, de celui situé face collège de la retraite pour ne citer que ceux-là

Mais toutes les réalisations de Tsimi Evouna ne sont pas des succès. C’est le cas du fameux centre commercial situé entre le carrefour dit parc, faisant référence au MATGENIE (Parc national de matériels de génie civil) et le carrefour Mec, sur la route de Nkolbisson, son village natal.

Ici, sur 96 boutiques construites, à peine 5 sont actuellement occupées par quelques commerçants téméraires, suicidaires ou ignorants ; car ce qui manque le moins dans ce coin de la ville quelque peu sauvage, ce sont les clients, autant que les habitations.de plus, de passage sur les lieux, nous avons pu constater que 38 des 96 boutiques construites servaient de dortoir ou de chiottes aux voyous, badauds et autres enfants de la rue, la nuit et en cas d’urgence en journée sans que cela n’émeuve personne.

Tout se passe comme si ce centre commercial avait été construit sur la base d’aucune étude, juste pour satisfaire une promesse électoraliste ou politique, car le bureau destiné au régisseur du centre commercial, qui existe par exemple à celui du Cradat qui compte 54 boutiques toutes occupées, n’existe nulle part à Nkolbisson.

Rencontré sur les lieux, l’une des rares propriétaires d’un commerce parmi la poignée qui fréquente encore ce centre que désertent les clients, a attiré notre attention sur les insuffisances des concepteurs du centre commercial. Chantale Etoundi BELLA, gérante d’un commerce de produits naturels et spirituels, regrette que « On ne peut pas passer toute une journée de travail dans ce coin sans pouvoir se soulager. Il est inadmissible et incompréhensible que nous n’ayons pas de toilettes. Allez-y faire un tour à l’arrière de ces bâtiments et vous verrez comment il est exploité par les usagers. L’absence du moindre bac à ordure encourage certains riverains à utiliser la rivière comme dépotoir… que dire de la sécurité totalement absence, avec tous ces jeunes désœuvrés dont certains ne cachent pas leur agressivité».

Sur les raisons d’avoir opté pour faire le commerce dans ce centre commercial moribond et pas dans un autre en ville, nous apprendrons d’un autre occupant, fleuriste que « c’est l’argent qui parle. Ici, la caution n’est que de 500 000 frs, puis en fonction de la taille du local, il faut verser entre 5 000 frs et 15 000 frs par mois à la Communauté urbaine de Yaoundé, contrairement aux autres centres de Tsimi où tout est cher ».Vérifications faites, la caution pour une boutique de 12 m2 (4m x 3 m) au centre commercial de la CUY du Cradat est fixée par exemple à 1,5 million frs CFA, et le loyer mensuel à payer douze mois d’affilé quand on s’installe, est de 300 000 frs soit 25 000 frs par mois.

Mais ça relève pratiquement du vaudou d’entrer en possession d’une boutique de la CUY, lorsqu’on n’a personne ou que l’on n’a pas soi-même le bras long.