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Actualités of Saturday, 7 October 2023

Source: www.camerounweb.com

Les chiffres sont effroyables : les faits donnent raison à ce puissant ministre de Biya

Gouvernement en conseil de ministre Gouvernement en conseil de ministre

Jeune Afrique a publié un dossier spécial sur les motos-taxis au Cameroun, mettant en lumière la montée en puissance des préoccupations liées à la sécurité dans le pays. Les chiffres présentés dans l'article donnent froid dans le dos. Entre les mois d'août et de septembre 2023, les autorités camerounaises ont enregistré plus de 700 agressions, 200 viols, 110 cas de détournement d'itinéraires et 930 cas d'accidents graves sur l'ensemble du territoire. Ces délits, tous plus préoccupants les uns que les autres, ont en commun un élément troublant : l'implication de conducteurs de motos-taxis, communément appelés les « benskineurs », qui assurent le transport des personnes et des biens dans les villes et villages du pays.

Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a mis en lumière cette situation alarmante le 27 septembre dernier. Il a qualifié la situation d'« extrêmement grave » et a souligné que certains conducteurs de motos-taxis étaient directement impliqués dans des actes criminels tels que des braquages, des meurtres et des actes de vandalisme. Dans des termes sans équivoque, il a déclaré : « Ça ne peut plus continuer. La loi, on va l'appliquer, et ce sera extrêmement dur ». Le ministre a également annoncé une « opération tolérance zéro » imminente visant à éliminer les « bandits et autres trafiquants » des rangs des conducteurs de motos-taxis.

Paul Atanga Nji a précisé que l'exercice de l'activité de motos-taxis serait désormais soumis à quatre conditions strictes : la présentation d'une carte nationale d'identité, d'un permis de conduire de catégorie A, le port d'une chasuble et l'immatriculation de la moto. Il a fixé un délai jusqu'au 30 octobre pour que les conducteurs se conforment à ces exigences. Cette annonce marque la fin d'une période de tolérance qui prévalait jusqu'à présent entre l'État et les conducteurs de motos-taxis.

La régulation des motos-taxis et de leur activité est un sujet récurrent au Cameroun, et toutes les tentatives antérieures des autorités pour le réguler ont échoué. Depuis leur introduction dans le secteur du transport urbain dans les années 1990, le gouvernement a tenté diverses approches, de la limitation de leur prolifération à l'imposition du port du casque, en passant par l'identification des conducteurs. Malheureusement, ces mesures n'ont pas produit les résultats escomptés.

Un exemple frappant de cette situation est la loi de 2013, qui établit les conditions et modalités d'exploitation des motocycles à des fins de transport. Bien que cette loi soit en vigueur depuis dix ans, elle n'a toujours pas été pleinement appliquée. Comme l'a reconnu Paul Atanga Nji, les autorités ont fait preuve d'une tolérance administrative envers les conducteurs de motos-taxis, laissant ainsi du temps à ces derniers pour se conformer aux dispositions du décret. Cette approche, bien que compréhensible, semble avoir atteint ses limites à la lumière de la montée de la criminalité liée aux motos-taxis au Cameroun.