Les Camionneurs désertent le corridor Douala-Bangui

Les camionneurs ont stationné à Garoua-Boulaï dans la région de l’Est Cameroun.

« Nonobstant les déclarations du responsable numéro un du BGFT que vous avez suivies dans certains médias à capitaux publics, la semaine dernière, la situation n’est pas celle que l’on vous a décrite. Je peux vous dire que tous les camions sont garés à Garoua- Boulai. Les camionneurs redoutent l’insécurité qui prend de l’ampleur », soutient une source citée par Le Quotidien de l’Economie de ce vendredi 7 août 2015.

Sur ce tronçon long de 500 Km, c’est la localité de Boura située à 452 Km de Bangui et 158 Km de Garoua- Boulai qui fait frémir les camionneurs. Un chauffeur que le journal a rencontré à Yassa affirme : « Je peux vous dire sans risque de me tromper, que c’est l’axe de la mort. C’est un axe qui est devenu dangereux à cause des bandes armées qui y dictent leur loi ». Des ex-membres de la Seleka en RCA et des bandes qui sont lourdement armées, soutient la source, « sont munis d’AK 47, et certains ont des lance-roquettes».

Hamadou Yerima aide-conducteur, un informateur du journal, pense que si les membres de ces groupes sont de nationalité centrafricaine, d’autres bandes entretiennent cette insécurité : « Il faut aussi noter que dans cette zone, vous avez des braconniers, des villageois peuls qui viennent souvent commettre des dégâts ».

Face aux attaques meurtrières de ces groupes armés, les camionneurs ont décidé à en croire le journal de déserter l’axe Douala-Bangui. Et pourtant, Mohamadou Moussa, du Bureau national des transporteurs routiers du Cameroun, n’a pas voulu confirmer cette peur qui règne parmi les camionneurs. « Les Camions sont au port, ils chargent. Je ne peux pas savoir si après il y a des problèmes, ou si les camions sont garés, je ne suis pas allé sur le terrain pour le vérifier, mais les camions chargent. Je crois qu’il y a des escortes », confie-t-il.

Le 18 juillet 2015, quatre camionneurs camerounais transportant des marchandises vers Bangui ont été assassinés par une bande armée, selon le Syndicat des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun.