Sans langue de bois et fidèle à ses pensées, le journaliste Jean Bruno Tagne sort à nouveau sa sulfateuse et arrose copieusement le président de la République, Paul Biya.

La nouvelle candidature de Biya et son attitude envers ses soutiens, est un mépris sans vergogne de ce dernier envers ses propres créatures.

"La candidature plus que probable du président Paul Biya à l’élection présidentielle d’octobre 2025 est une humiliation, voire une insulte pour ses collaborateurs, l’élite politique de son parti et tous ses compagnons depuis 50 ans.

Par cette candidature aussi inopportune qu’indécente, alors qu’il ploie chaque jour sous le faix de ses 93 ans, dont 42 déjà passés au pouvoir, Paul Biya montre qu’il n’a pas pu, durant toutes ces années, trouver parmi ses créatures un profil d’homme d’État capable de reprendre le flambeau et de porter les aspirations des Camerounais. Tous ne sont bons que pour chanter ses louanges, rien de plus.

En cela, le président Biya reste cohérent et constant : il a toujours manifesté du mépris pour ceux qui l’entourent. Il les connaît mieux que personne. Il sait ce qu’ils valent intrinsèquement. Il connait leurs immenses limites.
As-tu du cœur, camarade ?

C’est bien lui qui confia un jour au ministre Marafa Hamidou Yaya, avec dédain, que dans son gouvernement pléthorique d’une soixantaine de personnes, il n’y avait pas, à ses yeux, plus de trois ou quatre vrais ministres ; tout le reste n’étant que de « simples fonctionnaires à qui il avait attribué un titre ».

Et de fait, l’apathie, l’inertie et la résignation de tous ces ministres, cadres du RDPC, hauts fonctionnaires, ainsi que leur incapacité notoire à se poser courageusement comme alternative à leur camarade-président devenu vieux et usé, lui donnent raison. Autrement, il y en aurait eu pour sauver l’honneur du clan en envisageant au moins une candidature de révolte.

Non. Ils n’ont pas du cœur. Ils sont dépourvus d’amour-propre. Ils n’ont pas d’orgueil. Ce sont de fieffés jouisseurs. Paul Biya le sait. Il l’a toujours su. Il dort tranquille, tous les volets ouverts au vent".