À un moment donné de sa vie, Paul Biya a connu une vraie femme. Une personne adulée par la population. Elle était beaucoup aimée grâce à sa simplicité, ses conseils avisés et la sagesse dont elle faisait preuve.
Un moment arrivé, elle a confié, selon l'activiste Zang, ce qui suit : « Dites bien à Paul mon mari que s'il est derrière ce qui m'arrive, il viendra longtemps après ma disparition ».
L'ancienne première dame aurait également ajouté : « Mais qu'il sache bien qu'il quittera le pouvoir auquel il est tant attaché par la petite porte de l'histoire en se faisant enlever le tapis sous les pieds par ses propres courtisans, lorsqu'ils auront fini de le presser comme une orange et qu'ils n'en attendront plus rien ».
Ce seraient, d'après les confidences de l'intervenant cité, les propos exacts que feue Jeanne-Irène Biya a tenus en présence des siens, c'est-à-dire de sa famille directe. Quelques semaines plus tard, plus précisément le 29 juillet 1992 autour de 9 heures du matin, la chaîne nationale annonçait la mort subite de Jeanne-Irène.
Subite parce qu'elle paraissait en bonne santé, « du moins elle ne ressemblait pas à une personne souffrante ou malade, car elle était toujours souriante et digne. La cause officielle de son décès est un cancer, sans précision du type de cancer », rappelle Zang.
Aussi, trois jours avant, la première dame avait reçu aux côtés de son époux au palais de l'unité la star américaine Steeve Wonder et à la surprise générale, elle portait des larges lunettes noires au visage qui trahissait un visage en larmes.
Le même 29 juillet 1992, Jeanne-Irène était attendue à Obala pour rencontrer les femmes rurales de la localité, se souvient l'activiste. Aujourd'hui, Chantal Biya est à sa place, pas néanmoins avec la même aura qu'on reconnait à Jeanne-Irène.