Le quartier Ngoa-Ekélé est encore sous le choc. Samedi dernier, un acte d'une violence inouïe a arraché à la vie le petit Mathis, un enfant de seulement 6 ans. L'horreur de ce crime, attribué à un certain M. Nwafo, identifié comme étant le père de l'artiste Lydol, a plongé toute la capitale camerounaise dans la consternation.

Alors que l'enquête suit son cours, la mère de la jeune victime a partagé sur les réseaux sociaux un témoignage bouleversant qui révèle les circonstances tragiques de ce drame et l'immensité de sa douleur.

« Tu étais là, tranquillement devant la télé. Et cet homme est entré. Il t'a arraché à la vie, simplement parce qu'il venait de se disputer avec ton père dans un bar du quartier », écrit la mère endeuillée dans un message poignant publié sur son compte Facebook au milieu de la nuit.

Ces quelques lignes dévoilent la tragique futilité qui aurait mené au drame : une simple altercation entre adultes dans un débit de boisson du quartier. Selon le témoignage de la mère, la dispute n'aurait même pas impliqué d'armes ou de violence physique. « Une dispute banale, sans couteau, sans poignard », précise-t-elle.
Le récit de la mère soulève d'importantes questions quant à la préméditation de l'acte. « Il est rentré chez lui, a pris un poignard, et il est venu jusqu'à chez toi... pour te prendre la vie », poursuit-elle dans son message adressé à son fils disparu.
Cette séquence des événements, si elle est confirmée par l'enquête, suggère que l'auteur présumé aurait délibérément cherché à se venger du père en s'en prenant à l'enfant, un élément qui pourrait considérablement alourdir les charges retenues contre lui.
L'identification du suspect comme étant le père de Lydol, artiste camerounaise reconnue sur la scène slam et musicale, ajoute une dimension médiatique à cette affaire déjà bouleversante. L'artiste, qui n'a pour l'instant pas réagi publiquement à ce drame impliquant son père, se retrouve indirectement associée à cette tragédie.

Des sources proches de la famille artistique indiquent que Lydol serait « profondément choquée » par les événements. Une situation d'autant plus délicate qu'elle se retrouve tiraillée entre la solidarité familiale et l'horreur suscitée par l'acte attribué à son père.

Dans son message nocturne, la mère de Mathis déplore également la circulation de versions erronées des faits. « Entre les blogueurs qui inventent des versions qui n'ont rien à voir avec la vérité, essayant presque de faire passer le coupable pour une victime, et les commentaires encore plus éloignés de la réalité... », dénonce-t-elle.

Une situation qui ajoute à sa souffrance déjà incommensurable, alors qu'elle tente de faire face à cette perte irréparable. « Le film de ton assassinat tourne en boucle dans ma tête », confie-t-elle, illustrant le traumatisme profond qui l'habite.

Les autorités judiciaires ont confirmé l'arrestation de M. Nwafo peu après les faits. Selon nos informations, le suspect est actuellement en garde à vue et devrait être présenté au parquet dans les prochaines heures.
Le commissaire divisionnaire en charge de l'enquête, qui a requis l'anonymat car non autorisé à s'exprimer publiquement sur cette affaire, nous a indiqué que « tous les éléments concordent pour établir les circonstances exactes de ce drame » et que « l'enquête avance rapidement ».

Le quartier Ngoa-Ekélé, habituellement animé par la présence des étudiants de l'université voisine, est plongé dans un silence inhabituel depuis samedi. Devant le domicile où vivait le petit Mathis, des bougies, des fleurs et des peluches ont été déposées spontanément par les voisins et anonymes touchés par ce drame.
Une veillée est prévue ce soir à 19h dans l'enceinte de l'école primaire que fréquentait l'enfant. La directrice de l'établissement nous a confié que « les camarades de classe de Mathis sont profondément affectés » et qu'un soutien psychologique a été mis en place pour accompagner les élèves.

Malgré l'horreur et le désespoir, c'est une déclaration d'amour éternel que la mère adresse à son fils disparu. « Vole, vole mon ange. Mon petit bébé, je ne te verrai plus, je ne t'entendrai plus... La mort ne pourra jamais arrêter l'amour. Je resterai ta 'maa' pour toujours », écrit-elle dans une conclusion déchirante à son message.