Face aux manœuvres juridiques du régime de Yaoundé pour écarter Maurice Kamto de la course présidentielle de 2025, l'alliance stratégique avec le MANIDEM d'Anicet Ekane apparaît comme un coup de maître politique. Tandis que certains observateurs crient à la contradiction, l'analyste politique Luc Perry Wandji y voit plutôt une démarche pragmatique qui déjoue les pièges d'une dictature habituée à instrumentaliser le droit. Décryptage d'une manœuvre qui remet les pendules à l'heure sur les véritables enjeux de cette élection.





LE COUP POLITIQUE DE M. KAMTO ET LES "PLEURS DU MBOLÉ".
Mais, bon Dieu, qui sont ces hypocrites qui font semblant de ne savoir qu'un piège était tendu (par le régime) à Maurice Kamto, en rapport avec sa candidature, sous les couleurs du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ?
Qui sont ces rancuniers qui, voulant régler leurs petits comptes avec les militants du MRC (oubliant les enjeux majeurs de l'heure), ravivent le débat sur le boycott de 2020, et reprochent à son leader d'avoir fait vivre la polémique autour du mandat impératif, pour - au demeurant- se présenter sous d'autres couleurs ? Comme s'ils ignoraient que, pour faire obstruction à la candidature de Maurice Kamto, la dictature de Yaoundé s'était arrangée à organiser le viol légal de la constitution, diposant pourtant que 《tout mandat impératif est nul》.
Vouloir moquer le leader du MRC, parce qu'en organisant sa stratégie, il a fait preuve de lucidité et de pragmatisme, relève soit de la naiveté, soit d'un tout autre exercice que l'analyse politique.
Ce qu'il convenait de faire, à mon sens, c'est minimalement de constster que Maurice Kamto et ses alliés viennent de marquer un coup politique, en déroutant la dictature. Laquelle, s'était jurée - depuis des mois - de ne pas respecter la constitution pour soustraire son adversaire le plus redoutable.
Ceux qui, ce soir, persistent à faire croire qu'il y a une contradiction dans la démarche de Maurice Kamto, à faire de la transhumance politique, sans préalablement constater qu'il y a au Cameroun une dictature qui fausse les règles du jeu; perturbe son cours, et travaille à pousser dans la clandestinité et des contorsions complexes, toutes les forces du changement et du progrès, par l'instrumentalisation du droit et de l'administration publique, sont soit de mauvaise foi, soit de médiocres commentateurs et analystes, qui pensent par anachronisme. Absurde !
Tenant compte du contexte de dictature, on peut oser dire que Maurice Kamto. Jean Michel Nitcheu et Ekane Anicet viennent de marquer un grand coup.
Faut-il le rappeler: l'élection présidentielle est un rendez-vous entre un Homme et le peuple. L'appareil politique qui le porte, étant une préoccupation, certes importante, mais largement secondaire.
Par Luc Perry Wandji