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Actualités of Wednesday, 5 July 2023

Source: L'oeil du Sahel

Le cas préoccupant de l’Extrême-Nord : un nouveau rapport sur la table de Pal Biya

Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans

Dans son rapport 2022, Amnesty international relève que les droits de l’homme n’ont pas toujours été respectés au Cameroun au cours de l’année dernière. Et particulièrement dans la région de l’Extrême-Nord, avec la secte islamiste Boko Haram et autres groupes terroristes qui ont continué de sévir : «Le conflit armé a continué de faire rage dans la région de l’Extrême-nord, où les groupes armés Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest étaient activement présents», peut-on lire dans le rapport rendu public ce 4 juillet 2023. L’organisation de défense des droits de l’homme mentionne quelques faits : «des groupes armés ont continué de lancer des attaques meurtrières contre des villages, tuant et enlevant des dizaines de civiles. L’hôpital de Mada (département du Logone et Chari) a dû fermer ses portes pendant plusieurs mois après une attaque perpétrée le 2 juillet, qui a fait deux morts. Cette fermeture a empêché des milliers de personnes de bénéficier de services médicaux», regrette le rapport. C’est que, la guerre déclenchée par le président Paul Biya en 2014 contre Boko Haram, a connu un succès ces dernières années avec le soutien de la Force multinationale mixte (FMM) ; mais il s’avère que des cellules dormantes des terroristes essaient de résister. Du coup, «au 30 novembre, le conflit armé avait obligé 385 000 personnes à quitter leur foyer dans la région de l’Extrême-Nord», a comptabilisé Amnesty international. Crise anglophone, libertés d’association, d’expression, … Et ce n’est pas tout. Amnesty international a gardé l’œil ouvert au-delà de la guerre contre Boko Haram, pour constater de nombreuses situations de violations des libertés d’expression, d’association, … «Le 1er août, des membres de la police et de la gendarmerie ont arrêté Mohamadou Bouba Sarki, président de la Confédération des associations des jeunes solidaires du Cameroun, à Garoua (région du Nord), et l’ont détenu une nuit. Il avait tenté d’organiser une marche pacifique pour réclamer la libération de plusieurs personnes incarcérées», mentionne le rapport. «Le 22 avril, quatre rapporteurs et rapporteuses spéciaux des Nations unies, chargés respectivement des défenseur(e)s des droits humains, des exécutions extrajudiciaires, du droit à la liberté d’expression et du droit de réunion, ont écrit à Paul Biya pour faire état de leurs préoccupations au sujet des menaces de mort adressées de manière répétée depuis 2015 au président et à l’avocat d’Organic Farming for Gorilla. Cette ONG avait dénoncé des atteintes aux droits humains commises par des entreprises dans la région du NordOuest», souligne le rapport.


Sans oublier que, «les 27, 28 et 30 juin, la police a violemment dispersé des manifestations pacifiques organisées par des personnes aveugles ou malvoyantes à Yaoundé, la capitale, selon les informations communiquées par le Collectif des aveugles et malvoyants indignés du Cameroun et les médias». Indiquant au passage que «Vingt-sept manifestants ont été enfermés pendant plusieurs heures au commissariat central de Yaoundé, avant d’être libérés. D’autres ont été roués de coups, insultés et forcés à monter dans des véhicules pour être abandonnés à divers endroits éloignés du centre-ville», regrette Amnesty international. La crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest (Noso) a été le théâtre de nombreuses situations de violations des droits de l’homme, imputables aux autorités administratives et politiques du pays. «Des défenseur(e)s des droits humains et des militant(e)s de plusieurs organisations ont été visés par des menaces de mort, des actes de harcèlement et des manœuvres d’intimidation pour avoir mis au jour des atteintes aux droits humains dans les deux régions anglophones», rappelle le rapport. Sur les antennes de Radio France international (RFI), les auteurs du rapport, pour ce qui est du Cameroun, indiquent avoir saisi sans suite les autorités camerounaises pour des «droits de réponses». Comme de coutume. Yaoundé réagit généralement après coup.