Vous-êtes ici: AccueilActualités2016 04 01Article 364491

Actualités of Friday, 1 April 2016

Source: cameroon-info.net

Le RDPC bande la bouche à ses parlementaires

Les députés de l'Assemblée Nationale Les députés de l'Assemblée Nationale

Les parlementaires du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) sont désormais privés de leur liberté d’expression. Conviés à une réunion au Palais des congrès de Yaoundé, les sénateurs et les députés du RDPC se sont entendus dire qu’ils ne sont plus autorisés à donner leur avis sur une question d’actualité sans requérir l’autorisation expresse du Président de leur groupe parlementaire ou du Secrétaire Général du Comité Central du parti.

«En clair, cela veut dire que nous avons perdu la faculté de contrôler l’action du gouvernement qui est une mission consacrée par la constitution de notre pays. C’est extraordinaire», se morfond un député RDPC dans La Nouvelle Expression du mercredi 30 mars 2016.

Un autre député peine à contenir son indignation. «Lorsqu’un parlementaire qui endure dans sa chair les désagréments des coupures intempestives de lumière et d’eau, ne peut même pas crier sa colère à travers un média, c’est l’infantiliser.

Parce qu’il faut obtenir l’autorisation de la hiérarchie pour exprimer publiquement la douleur que l’on ressent», s’offusque-t-il, ajoutant que «Nous sommes un certain nombre de parlementaires dans le collimateur de quelques membres du gouvernement qui estiment que nous dérangeons.

Mais nos collègues qui ont eu le courage de s’exprimer publiquement sur des questions préoccupantes de notre société ces derniers temps, étaient tout à fait pertinents dans leurs prises de position».

Le Cameroun est actuellement sous le coup des coupures d’électricité et d’eau, des scandales dans les hôpitaux, du phénomène de crimes inexplicables et du terrorisme. Les parlementaires des partis politiques de l’opposition entendent profiter de cette brèche.

«Si le RDPC bande la bouche à ses parlementaires, c’est dire qu’il nous abandonne l’initiative de la parole», se réjouit un député du Social Democratic Front (SDF). La sortie très commentée du sénateur Ibrahim Mbombo Njoya lors du grand meeting du RDPC a Bafoussam est à l’origine de cette décision des responsables du parti.