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Actualités of Monday, 3 October 2016

Source: cameroon-info.net

Le PCA de la Camair-Co fixe l'âge de la retraite à 60 ans

Le PCA de la compagnie aérienne nationale parle des problèmes qui plombent la relanceLe PCA de la compagnie aérienne nationale parle des problèmes qui plombent la relance

Camair-Co a vraisemblablement du mal à redécoller. Sa direction multiplie des stratégies afin de redorer son blason. C’est ainsi qu’à l’issue du dernier conseil d’administration tenu à Douala vendredi dernier, il a été principalement question du nouveau plan d’action. Dans ce sillage, la compagnie aérienne nationale a ouvert la ligne de Bafoussam, troisième ville du pays.

Dans une interview accordée au quotidien national Cameroon Tribune et publiée lundi 3 octobre 2016, Mefiro Oumarou, le président du Conseil d’administration, a exposé quelques goulots qui étranglent la Camair-Co. Parmi eux: la qualité du service. «On ne restructure pas une entreprise en achetant des voitures. Je crois que vous mettez d’abord la structure en place. Vous définissez comment vous allez faire pour rendre un service de qualité. C’est à partir de là que vous direz quel type de véhicule peut être adapté au type de service que vous voulez offrir. Quand vous faites l’inverse, ce n’est pas possible», a-t-il dit.

Pour le Ministre Délégué auprès du Ministre des Transports, à la Camair-Co, il existe des employés qui s’engraissent sur le dos de l’entreprise. «Une structure doit savoir maitriser ses charges et vivre de ses moyens. Qu’on contrôle qui fait quoi. Donc, quand à l’intérieur, vous trouvez des responsables qui ont des agences de voyages et qui à tout moment privilégient la rentabilité de celles-ci par rapport à la structure qui les emploie…», dénonce-t-il. D’où la nécessité de faire le grand ménage: «Pour que la compagnie décolle vraiment, il faut mettre de l’ordre».

L’autre grand chantier de Mefiro Oumarou semble le trop-plein d’effectif à Camair-Co. «La moyenne d’âge à Camair-Co est élevée. Il est grand temps que certains employés qui ont atteint 60 ans libèrent la boite. S’ils sont encore importants pour l’entreprise, qu’on aménage un statut particulier pour eux. Vous en avez qui ont été libérés avant et qui reviennent dans la structure. Vous avez des postes de direction qui sont dans l’organigramme et d’autres pas. L’État ne donne pas de subvention pour une telle compagnie. Il faudrait que la lumière soit faite. Nous allons toiletter et ce n’est pas négociable. Il faut délecter la compagnie pour que les jeunes qui y sont et qui sont performants puissent travailler. Vous avez des agents dans la boite qu’on paie alors qu’ils ne font rien. Dans la population des pilotes, c’est le cas. Que dira le contribuable ?».

Mefiro Oumarou ne fait pas la fine bouche quand il parle du service à bord des aéronefs de Camair-Co. «Savez-vous qu’il y a une vingtaine d’hôtesses camerounaises, jeunes, qui travaillent à Ethiopian Airlines, qui font sourire les usagers de par le monde ? À Camair-Co, il faut aller chercher dans les 50 ans pour avoir la moyenne d’âge des hôtesses. S’il n’y a même pas d’eau que vous pouvez donner à un client, au moins parlez-lui gentiment. Malgré tout çà, les Camerounais prennent toujours Camair-Co, parce qu’ils aiment leur compagnie».

Le président du Conseil d’administration rassure qu’il a une «mission». «Elle est non négociable. Si vous avez votre place, vous l’allez l’occuper», insiste-t-il.