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Actualités of Monday, 20 June 2016

Source: cameroon-info.net

Laurent Esso évite la prison à l'ex-ministre des Travaux publics

Laurent Esso ministre de la Justice Garde des Sceaux Laurent Esso ministre de la Justice Garde des Sceaux

La révélation est de L’Œil du Sahel paru le lundi 20 juin 2016. Le bihebdomadaire renseigne que dans la première quinzaine du mois de mai dernier, Justine Aime Ngounou Tchokonthieu, le Procureur général près le Tribunal Criminel Spécial (TCS), a transmis son réquisitoire introductif d’instance au juge d’instruction de l’affaire Ministère public et État du Cameroun contre Bernard Messengue Avom.

«Parmi les indications données au magistrat juge d’instruction par le Procureur général, figure la non-détention de l’ex-ministre. Problème: cette recommandation, qui n’a pas de valeur contraignante auprès du juge d’instruction répond à une instruction verbale du Ministre de la Justice. En effet, dans un document daté de mai 2016 et dont votre journal a pris connaissance, le Procureur général du TCS, rendant compte de ce dossier à la chancellerie, évoque une conversation avec Laurent Esso (Ministre de la Justice), datée du 13 mai 2016. Conversation au cours de laquelle il a été expressément demandé que Bernard Messengue Avom ne soit pas placé sous mandat de dépôt», écrit le journal.

Notre confrère fait savoir que cette demande a été respectée par le juge d’instruction, puisqu’à ce jour, l’ancien Ministre des Travaux Publics (MINTP) est toujours en liberté. Ce dernier est poursuivi devant le TCS par le ministère public et le ministère des Travaux Publics dans l’affaire de dénonciation de malversations financières dans l’exécution des travaux de construction de la route Ayos-Bonis, longue de 191 km.

Une affaire dévoilée par la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC), dans son rapport en septembre 2010. L’Œil du Sahel détaille, les contours de cette affaire.

«C’est le 29 juillet 2005 que l’ex- Premier Ministre Ephraïm Inoni lançait officiellement les travaux de construction de la route Ayos-Bonis, promesse faite par le chef de l’Etat Paul Biya en 1992. Elle avait été divisée en deux lots. Le premier lot couvrait la distance Ayos-Abong Mbang longue de 88 km et le second tronçon, Abong-Mbang-Bonis, distant de 103 km. Le premier lot avait été attribué à l’entreprise Pantechniki pour un coût de 17,9 milliards de FCFA. Les travaux devaient durer 25 mois. Le second lot avait été attribué par le ministre des Travaux Publics, Martin Aristides Okouda, le 25 août 2005, au groupement Pantechniki/Edok Eter. Pour une enveloppe de 21,6 milliards de FCFA, ce groupement s’était engagé à réaliser les travaux en 30 mois».

Selon le rapport de la CONAC, «dans ses élans de corruption, l’entreprise, allègrement soutenue par certains agents du maître d'ouvrage, tend à obtenir un marché dit «complémentaire» sur le lot 1 dont les travaux sont déjà achevés. Ce marché «complémentaire» est évalué à 15.386.524.487 FCFA. Pour y parvenir et au mépris de toute procédure du code des marchés publics, l'ordre de service n°976, fabriqué pour les besoins de la cause, a été signé et notifié le 10 juillet 2009 à l'Entreprise. Les montants des paiements irréguliers à rétrocéder à l’État se chiffrent à 14 694 371 927 FCFA. Par rapport au marché de base, le coût de la route Ayos-Abong Mbang sera multiplié presque par trois si la tentative de détournement des 15,4 milliards devenait définitivement effective».

Le journal explique ainsi: « Primo: un marché fictif de 15,3 milliards de FCFA a été attribué à Pantechniki par le ministère des Travaux publics. Secundo: la mise au banc du ministre des Travaux Publics, qui a signé des ordres de service en lieu et place des avenants, dont l'intervention, est obligatoire en la matière», d’où les poursuites engagées à l’encontre de Messangue Avom, MINTP à l’époque des faits.