Actualités of Wednesday, 20 January 2016

Source: L'Oeil du Sahel

Otages de Lagdo : L'affaire se déporte au tribunal militaire

Le 20 janvier 2015, cela fera 11 mois jour pour jour que Mama Abakaï, maire de la commune de Lagdo et ci-devant président de la section Rdpc de la même localité, était capturé et fait otage en compagnie de 15 autres personnes dans les environs de Garoua-Boulaï.

Alors que les familles attendent toujours impatiemment la libération de leurs parents, 12 personnes, suspectées d’avoir activement contribué à l’enlèvement des otages de Lagdo, comparaissent depuis le 8 janvier 2016 devant le tribunal militaire de Garoua. Mohamadou Danlamy, principal accusé, actuellement en détention à la prison de Garoua et ses complices sont poursuivis pour «intimidation de la population, provocation d’une situation de terreur, contrainte d’une victime à accomplir ou s’abstenir d’accomplir, à adopter ou à renoncer à une position…».

Selon une source proche du tribunal militaire, la justice dispose d’éléments probants qui accablent les suspects. «Après plusieurs mois d’enquête et des témoignages, de graves soupçons pèsent sur ces hommes. Ils auraient notamment eu de nombreux contacts avec les ravisseurs avant et après l’enlèvement des otages.

Ils ont notamment contribué à fournir des informations aux ravisseurs. La justice s’emploie maintenant à démontrer toute leur implication dans cette affaire et éventuellement, il faut espérer qu’on pourra, au terme de la procédure, avoir des éléments permettant d’obtenir la libération des otages», affirme notre source. L’affaire a été renvoyée au 3 février pour l’ouverture des débats.

En visite à Garoua le 1er octobre 2015, le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele, au cours d’une séance de travail qu’il a tenue avec les autorités administratives et policières de la région du Nord, avait évoqué la situation des otages de Lagdo. Au terme de cette séance de travail à huis clos, des indiscrétions faisaient état de ce que, selon Martin Mbarga Nguele, les autorités policières savaient «où se trouvent les otages et connaissent même leurs ravisseurs. Mais il se trouve que ceux-ci (otages, Ndlr) sont en territoire étranger et qu’ils (police, Ndlr) ne peuvent pas agir», avant d’ajouter que «le problème est suivi, car les Camerounais ne peuvent pas abandonner leurs ressortissants où qu’ils soient».