Actualités of Sunday, 24 August 2025
Source: www.camerounweb.com
L'ancienne secrétaire générale du FSNC d'Issa Tchiroma annonce son intention de rejoindre le RDPC et de faire campagne pour le président sortant à moins de deux mois de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025.
Un nouveau transfuge politique vient grossir les rangs du parti au pouvoir. Jeanne Nsoga Sone, ancienne secrétaire générale du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), a annoncé vendredi soir son intention de rejoindre le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) et de soutenir la candidature de Paul Biya pour l'élection présidentielle du 12 octobre 2025.
Cette annonce a été faite lors de l'émission "Tribune Spéciale" sur la chaîne PRC TV, le vendredi 22 août, face au journaliste Jean Atangana. Dans des propos qui ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, l'ancienne figure de l'opposition a fait l'éloge du chef de l'État, le qualifiant d'"homme d'État" capable de "prendre ses responsabilités" et de "donner la direction" au pays.
"Si vous avez une carte [du RDPC], dites-moi et je vais l'acheter. S'il faut battre campagne pour le Président Paul Biya, je le ferai dès ce soir", a-t-elle déclaré sans détour, ajoutant qu'elle se sentait "prisonnière de [ses] convictions" et qu'elle "aurait dû entrer au RDPC depuis le début".
Cette prise de position marque une rupture définitive avec son ancien mentor, Issa Tchiroma Bakary, président du FSNC. Sans le nommer explicitement, Jeanne Nsoga a remis en question les capacités de leadership de l'ancien ministre, suggérant qu'il n'avait pas "l'étoffe d'un homme d'État".
Pour étayer sa nouvelle position, elle a évoqué la gestion par Paul Biya de la crise politique des années 1990, saluant sa décision de retirer la "partie souveraine" de la Conférence Nationale tripartite, une stratégie qu'elle présente comme ayant évité une période d'instabilité au pays.
Entrée en politique dans les années 1990 avec l'avènement du multipartisme, Jeanne Nsoga avait initialement rejoint les rangs de l'opposition. Son ralliement au parti au pouvoir s'inscrit dans une démarche qu'elle qualifie de fidélité à ses "convictions" personnelles, estimant avoir été cohérente dans sa vision politique.
"Je pense que je suis une professionnelle", a-t-elle justifié, présentant son changement de camp comme l'aboutissement logique d'une réflexion politique mûrie.
Bien que ce ralliement ne soit pas de nature à bouleverser l'équilibre des forces politiques, il illustre néanmoins la capacité d'attraction du parti au pouvoir sur d'anciens opposants à l'approche de l'échéance électorale. Cette défection constitue également une nouvelle fracture au sein de l'opposition camerounaise.
Les observateurs politiques y voient un exemple des recompositions qui s'opèrent traditionnellement dans le paysage politique camerounais en période électorale, soulevant des questions sur l'opportunisme politique et la constance dans les engagements idéologiques.
L'adhésion formelle de Jeanne Nsoga au RDPC devrait être officialisée dans les prochains jours, consolidant ainsi le camp présidentiel à quelques semaines du scrutin présidentiel.