L'ancien cadre du MRC revient sur son adhésion au parti, son passage en prison et le revirement du professeur Kamto sur la participation aux élections.

Invité de l'émission L'Arène sur Canal 2 International, Celestin Djamen, président national du parti APAR, a levé le voile sur les raisons profondes de sa rupture avec le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Dans une intervention sans détour, il a pointé du doigt ce qu'il qualifie d'incohérence majeure du leader de l'opposition.




Celestin Djamen a d'abord expliqué ce qui l'avait poussé à rejoindre les rangs du MRC. « Avant d'adhérer au MRC, j'avais un peu suivi les actes posés par le professeur Kamto. Donc j'ai choisi de quitter le SDF pour embrasser le bateau MRC », a-t-il déclaré, rappelant son parcours politique et ses espoirs initiaux.
Mais c'est l'expérience carcérale qui a marqué un tournant décisif dans sa perception du leader du MRC. « Ce que j'ai découvert après, notamment après la prison que j'ai faite avec d'autres amis, m'a fait découvrir d'autres profils de cet homme », a confié l'ancien cadre du parti, laissant entendre que la réalité ne correspondait pas à l'image publique de Maurice Kamto.


Le point de rupture définitif est survenu après la libération des militants du MRC. Celestin Djamen rappelle les déclarations du professeur Kamto au quartier Odza : « Une fois qu'on est sortis de prison par arrêt de poursuite du président de la République, il a annoncé à Odza que quoiqu'il arrive, le MRC ira aux élections. Il a même rajouté que la politique de la chaise vide n'a jamais payé nulle part au monde. Il était focus là-dessus. »

Mais c'est la suite qui a provoqué la stupéfaction du désormais ex-cadre du MRC : « Patatra, trois semaines après, c'est exactement le contraire », a-t-il lancé, visiblement encore marqué par ce qu'il considère comme un changement radical de position.


Face aux critiques dont il fait l'objet depuis son départ du MRC, Celestin Djamen a retourné l'accusation. « Et là, pour vous, il n'est pas incohérent, c'est Djamen qui est incohérent », a-t-il interrogé, défendant ainsi la cohérence de son propre parcours face aux revirements stratégiques de Maurice Kamto.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de recomposition de l'opposition camerounaise et témoignent des tensions internes qui ont conduit plusieurs cadres à quitter le MRC pour fonder ou rejoindre d'autres formations politiques.
L'intervention de Celestin Djamen dans L'Arène apporte un éclairage nouveau sur les dissensions au sein de l'opposition et soulève des questions sur la ligne stratégique du MRC en matière de participation électorale.