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Actualités of Wednesday, 23 September 2015

Source: cameroon-info.net

La prison de Tcholiré est un mouroir - Célestin Yandal

Photo d'archive utilisée juste à titre d'illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d'illustration

Ecroué en décembre 2013 à la prison Centrale de Tcholliré à la suite d’une altercation entre les jeunes de cette ville, chef-lieu du département du Mayo-Rey, région du Nord, Célestin Yandal a retrouvé la liberté par la collégialité dirigée par le président du tribunal de Tcholliré le 17 septembre 2015 après 22 mois de détention, non sans séquelles psychologiques.

En effet, dans une interview accordée au quotidien privé Mutations, édition du 22 septembre, le concerné indique que les prisons camerounaises, notamment celles de Garoua et de Tcholliré, sont de véritables mouroirs. « Au final, l’on se demande si l’objectif de rééducation pour les détenus y demeure encore, tant la vie dans ces milieux est inqualifiable.

Le gouvernement camerounais devrait tout faire pour changer la donne. Comment comprendre que, des prisons construites pour recevoir moins de mille détenus, se retrouvent avec des milliers?aujourd’hui ? », s’interroge-t-il.

Le problème de surpeuplement des prisons camerounais n’est qu’une vérité de la palice, les effectifs ayant longtemps largement débordés la capacité d’accueil. D’où les nombreuses dérives décriées par Célestin Yandal : « A Tcholliré où je me trouvais depuis le mois d’avril 2015, pas moins de cinq détenus mourraient par semaine, à cause des mauvaises conditions de vie.

Avant que je sorte ce 21 septembre 2015, un détenu est décédé. C’est une prison sans eau, sans électricité et surtout sans toilettes. Les détenus font leurs besoins dans des pots. C’est pour cela que je dis qu’elles sont de véritables mouroirs. En plus des conditions de vie inhumaines, il y a lieu de dénoncer ici les lenteurs judiciaires sans doute à l’origine de cette surpopulation carcérale ».

Ces problèmes sont quasiment les mêmes au sein de toutes les prisons du Cameroun. En attendant l’application des mesures prescrites par le gouvernement pour décongestionner ces pénitenciers vers d’autres en cours de création, la situation perdurera encore.