Les appels lancés à la population pour qu'elle protège son vote ont manifestement été entendus. Une détermination sans précédent est observée chez les hommes et femmes qui mettent tout en œuvre pour que le régime respecte le choix qui a été fait dimanche dans les urnes.

L'utilisation de la force et de la violence par les policiers et les gendarmes dans un premier a fini par mettre en rogne les citoyens qui répondent par la force eux aussi. Un homme en tenue a été attrapé par la foule qui a pris d'assaut les quartiers.

À Garoua, endroit où habite Issa Tchiroma Bakary, le corps habillé s'est fait lyncher par la population. Il essayait de fuir parce qu'il était sans grand moyen de défense.

La population l'a bastonné sauvagement, faisant craindre des représailles. Alors que l'élection présidentielle n'a pas encore livré son verdict, de tels écarts de conduite sont déjà visibles, laissant aux observateurs dire que les jours qui vont suivre pourraient être plus électriques.

« Il faut apprendre aux populations comment sortir dans la rue et comment se protéger. Il faut que chacun achète un cache-nez de 500 francs ou à défaut mettre un vêtement pour cacher son nez », lance un membre de la diaspora qui est convaincu que la détermination et la force dont font preuve les contestataires peuvent amener le respecter la vérité des urnes.

Ensuite, ajoute-il, « il faut toujours rester grouper afin de ne pas être isolé par la milice. Aussi, la population peut sortir avec des couvercles de marmite comme bouclier et des gourdins comme arme. Voilà quelques techniques à adopter face à la milice de Paul Biya ».