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Actualités of Saturday, 30 July 2016

Source: camer.be

La police séquestre 200 jeunes à Yaoundé

Un policier en tenue treillis Un policier en tenue treillis

Une opération ordinaire de rafle a viré hier à une foire d’abus au commissariat central n°1. Hier en début d’après-midi, un détachement d’une centaine de policiers en service notamment au commissariat central n°1 a fait irruption au lieu-dit Province.

Sans discernement, les forces de l’ordre obligent des centaines de jeunes présents sur le site de prendre place à bord de camions mobilisés pour la circonstance. On y retrouve entassés tels des sardines dans une boîte des candidats aux concours d’entrée à la Fonction publique, des jeunes sans foi ni loi, des badauds qui ont leurs habitudes en ces lieux, mais aussi des travailleurs ordinaires.

Dans cette catégorie, le journaliste de mutations, Thierry Etoundi Tabi, qui a le malheur de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Lui qui a quitté la rédaction en matinée pour procéder à une collecte d’informations sur la fièvre autour des derniers concours administratifs ouverts par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative. Arrêtés, les quelque 300 jeunes sont « conviés » à une ballade forcée au rond point Nlongkak, avant que les camions ne prennent la direction du commissariat central n°1.

La plupart des jeunes appréhendés croient alors une banale rafle, comme on en voit dans des villes sécurisées. D’ailleurs, lorsque le journaliste de mutations informe la rédaction de son interpellation, la première question qui lui est adressée est de savoir s’il est en possession de toutes ses pièces d’identité. Thierry Etoundi répond par l’affirmative. Une fois au commissariat central n°1, les jeunes interpellés sont jetés dans une cellule et sommés de s’asseoir à même le sol. Des interrogatoires musclés commencent alors. au bout de dizaines de minutes, quelques jeunes cuisinés (environ 80) sont libérés. Les autres seront également entendus. Sauf qu’avant les auditions sur procès-verbaux, on y retrouvait déjà les motifs « rébellion, faux et usage de faux, vagabondage et trouble à l’ordre public ».