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Actualités of Wednesday, 27 May 2015

Source: cameroon-info.net

La police encadre l’examen du permis de conduire

Il n’est pas courant de voir comme ce fut le cas ce samedi 23 mai 2015 au Lycée général Leclerc de Yaoundé, des éléments de la police en faction dans un centre d’examen du permis de conduire pour la session de mai 2015 en, l’occurrence avec pour objectif de tenir en respect les promoteurs d’auto-écoles grévistes.

Ces derniers, en se déplaçant pour le lycée général Leclerc dans l’arrondissement de Yaoundé premier, dans le département du Mfoundi, région du centre, pensaient empêcher la tenue de l’examen national du permis de conduire pour la session de mai 2015, supervisé par Philippe-Fernand Bella, délégué départemental des Transports pour le Mfoundi.

Face à l’imposant cordon sécuritaire déployé, ces derniers se sont contentés de manifester leur ras-le-bol devant l’imposant mur d’enceinte du lycée général Leclerc, pendant que 266 candidats des autres auto-écoles composaient sereinement dans ce centre d’examen unique du Mfoundi retenu par le Ministère des transports (Mintrans).

Fait curieux, pour la première fois, les listes de candidats ne portent pas les noms des auto-écoles qui les présentent à cet examen, toute chose qui conforte les grévistes dans leurs revendications.

Dehors, sur les pancartes des grévistes, on peut lire divers messages dont « Non au permis de tuer », « Non à la mascarade » ou encore « Nous voulons seulement former ».

A qui profite le crime ?

Les promoteurs d’auto-écoles rencontrés à l’extérieur estiment que 266 candidats est un chiffre insignifiant pour un examen qui en accueille d’habitude entre 1 500 et 2 000 dans le seul département du Mfoundi.

Ces derniers accusent les fonctionnaires du Ministère des transports (Mintrans) et leurs complices à savoir les promoteurs des auto-écoles qualifiées de « clandos », fictives ou corrompues, d’être à l’origine de la profonde crise qui traverse depuis plus d’un an aujourd’hui la formation en conduite automobile.

Ainsi, ils dénoncent entre autres, l’octroi ou le refus fantaisiste de l’agrément aux promoteurs, les candidatures fictives à l’examen du permis de conduire, la publication tardive des résultats, le blocage sans raison des résultats de l’examen du permis de conduire pour les session d’octobre et novembre 2014 par exemple dans les villes de Yaoundé et Eséka, la présentation de candidats provenant d’auto-écoles fictives crées de toutes pièces par les fonctionnaires du Mintrans, ou encore l’utilisation abusive des entête et cachets de certaines auto-écoles au nez et la barbe des promoteurs de celles-ci, Etc.

Le nœud du problème

A titre d’exemple, les promoteurs d’auto-écoles, d’après les propres propos de Philippe-Fernand Bella, le délégué départemental des Transports pour le Mfoundi recueilli par le quotidien gouvernemental Cameroon tribune soutiennent que « d’ordinaire 64% des candidats sur l’ensemble du pays viennent du ministère sous le couvert des auto-écoles fictives ou l’utilisation abusive de nos labels » ; naturellement, au Mintrans, on nie en bloc ces accusations.

Ces accusations sont pourtant réelles, du moins si l’on se contente de l’exemple du promoteur de la célèbre auto-école baptisé « Djostin » qui a déposé une plainte auprès de Thomas Noubondie, le représentant du collectif des syndicats des auto-écoles, dans laquelle il s’est plaint, pour cette session 2015, que « Le service départemental du Haut-Plateau "Baham" a déposé 93 dossiers en utilisant l’entête de mon auto-école pour le compte de la session 2015 ».

Là aussi, le Mintrans nie tout en bloc ; pourtant, il existe bel et bien un élément très crédible qui tend à donner raison sur toute la ligne aux promoteurs grévistes des auto-écoles qui ont refusé de présenter des candidats à cette session de mai 2015 ; et qui ne le feront en principe même pas pour le reste de l’année.

En 2014 en effet, à force de voir le gouvernent mettre sur le dos des promoteurs d’auto-écoles les magouilles conduisant à l’obtention de permis de conduire qualifiés de « permis de tuer » par des candidats non qualifiés ou fantaisiste, un groupe de promoteurs d’auto-écoles convaincus que le Mintrans cherchait un bouc-émissaire, a fait au Mintrans une proposition pour le moins surprenante à savoir qu’aucune école ne présente de candidats en 2015 et que le Mintrans ne délivre aucun permis de conduire tout au long de l’année 2015, le temps de voire claire dans ce secteur. A la surprise générale, le Mintrans a refusé et rejeté cette proposition.

Par cette « saison blanche et sèche » dans l’examen national du permis de conduire, ces promoteurs espéraient confondre ceux des personnels du Mintrans qu’ils accusent d’entretenir le réseau très juteux financièrement parlant, de la délivrance des « permis de tuer » au Cameroun, car la proposition soutenait de reproduire si nécessaire sur deux ans l’expérience afin d’en finir une bonne fois pour toutes avec les vrais-faux permis de conduire que l’informatisation n’a pas réussi à protéger des fonctionnaires corrompus du Mintrans, qui sont d’ailleurs juges et parties dans l’affaire.