Actualités of Thursday, 28 August 2025
Source: www.camerounweb.com
La carte du candidat rassembleur que joue l'ancien collaborateur de Paul Biya ne passe pas auprès de certains Camerounais qui connaissent Tchiroma un peu plus que la majorité des Camerounais et ont pris le temps de l'observer.
C'est le cas de Foyet Eric Kennedy qui a décidé de répondre à une récente sortie du candidat à la présidentielle de 2025.
Dans une tribune, Monsieur Foyet demande à Issa des preuves de la dignité qu'il dit venir offrir aux Camerounais.
"Monsieur Tchiroma,
Votre déclaration est émouvante à première vue. Mais elle sonne aussi comme un aveu tardif — trop tardif — pour un peuple qui saigne depuis plus de 60 ans.
Vous dites ne plus avoir faim.
Et c’est justement là tout le drame : vous avez été rassasié par un système qui a affamé la jeunesse, humilié les familles, broyé les rêves, et emprisonné les consciences.
Pendant que d’autres payaient le prix de leur engagement, vous serviez avec zèle parfois un régime qui a mis le Cameroun à genoux.
Aujourd’hui, vous admettez que vos « devoirs patriotiques n’ont pas été à la hauteur ».
Mais que vaut une prise de conscience à 79 ans, quand, pendant des décennies, le silence, la compromission ou l’opportunisme ont été vos compagnons de route ?
Que vaut un appel à la rédemption, quand les générations sacrifiées n’ont reçu ni justice, ni réparation, ni reconnaissance ?
Soyons clairs : le peuple camerounais ne vous doit rien.
C’est vous qui lui devez des comptes.
Vos mots, aussi bien tournés soient-ils, ne suffisent pas.
La rédemption ne passe pas par une simple rupture déclarée.
Elle exige des actes forts, un renoncement total aux privilèges, et un engagement sans calcul ni ambition personnelle.
Et surtout :
Le pardon ne se demande pas. Il se mérite.
Le Cameroun est un pays jeune. Il a besoin d’hommes et de femmes sincères, lucides, courageux qui n’attendent pas l’approche de la mort pour retrouver leur conscience.
La jeunesse ne vous pardonnera pas cette posture qui consiste à manger, profiter, et, au crépuscule, vouloir ajouter l’honneur d’être “du peuple” à un CV déjà trop chargé de silences.
Que non, Monsieur.
Alors oui, engagez-vous. Mais ne vous attendez pas à l’applaudissement.
Le peuple n’a plus le luxe d’applaudir ceux qui arrivent trop tard".