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Actualités of Saturday, 19 December 2015

Source: camernews.com

La corruption se porte bien grâce à la police

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Entre autres directives pour résorber ce fléau social, Transparency International préconise la mise en place de l’article 66 sur la déclaration des biens et avoirs.

La place qu’occupe la corruption au Cameroun est importante et inquiétante. D’après le rapport du baromètre mondial de la corruption élaboré par l’organisation allemande Transparency International et rendu public le 9 décembre à Yaoundé, 44% des citoyens camerounais affirment que la corruption a augmenté au cours des 12 derniers mois. Un constat qui prouve que la corruption est endémique dans le pays de Paul Biya.
En fait, un camerounais sur deux déclare avoir payé un pot de vin au cours des 12 précédents mois. Le tableau dressé par Transparency International montre que 34% d’individus ont eu recours au pot de vin pour des  services de base supposés gratuits ; à savoir l’accès à l’eau et l’électricité ; 32% pour l’école publique et 31% pour obtenir des services sanitaires.  La corruption est donc l’une des trois premières préoccupations  (23%) après la santé (32%) et le chômage (42%).
Bien plus, apprend t-on

dans le rapport final du sondage d’opinion élaboré par l’organisation allemande, la police est évaluée comme fortement corrompue. Car, sur 1 182 individus sondés au Cameroun entre janvier et février 2015, 56% placent la police au sommet des institutions les plus corrompues. Les agents des impôts et les hommes d’affaires occupent le deuxième et troisième rang du classement avec respectivement 54% et 52%. A ces trois premiers, vient s’ajouter la justice avec 51%.
Recommandations
Pour palier à cette gangrène qui prolonge les inégalités sociétales, Transparency International propose huit axes. L’organisme préconise, d’emblée, l’adoption d’une loi anti-corruption qui réprimande l’enrichissement illicite, la ratification de la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, la mise en place de l’article 66 sur la déclaration des biens et avoirs, la protection des dénonciateurs. Ensuite, rendre indépendants le pouvoir judiciaire et les actions des différents organes de lutte contre la corruption, renforcer l’intégrité dans toutes les administrations publiques. Pour finir, le gouvernement doit mettre en place des mesures strictes pour lutter contre la corruption des agents de la police et des impôts fortement indexés par l’enquête faite par Transparency International Cameroun.

En rappel, contrairement à l’indice de perception mondial de la corruption qui est un rapport annuel élaboré par des experts dans le but de classer les pays selon le degré de corruption, le baromètre mondial de la corruption quant à lui est une enquête sur la perception et l’expérience des citoyens de la corruption et aux secteurs les plus touchés. Ce sondage d’opinion de Transparency International parait ainsi pour la neuvième fois.