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Actualités of Monday, 4 September 2023

Source: www.camerounweb.com

La chute des Biya : un spécialiste décrit comment ça va se passer

Le coup d'État de 2023 au Gabon Le coup d'État de 2023 au Gabon

André Julien Mbem a publié une tribune que la rédaction relaie. L’éditeur, essayiste, critique littéraire, consultant se penche sur la situation au Gabon et fait un rapprochement avec le Cameroun.

Ces Camerounais, plus Gabonais que les Gabonais… Depuis la chute d'Ali Bongo au Gabon, certains Camerounais, y compris des "panafricains" profito-situationnistes, se découvrent comme par enchantement, une passion et une âme vertueuses pour les valeurs de justice et comme par mutation génétique soudaine, un attachement à la vérité sortie des urnes.

Or, dans le même temps, dans leur pays, ils s'abreuvent aux sources de la corruption et des tripatouillages de toutes sortes. Mais ils sont prompts à dire ce que doit être une véritable "révolution" au Gabon. Et ils ne s'entendent même pas parler.

Faut-il en rire ou en pleurer ? C'est d'ailleurs les mêmes qui veulent voir la main noire de la France partout parce que ce bouc-émissaire les exonère de leurs responsabilités dans le délitement de leur pays. Au Cameroun, certains gravitent pourtant dans les cercles de prévarication et de corruption les plus huilés.

Nul doute que si par un bégaiement de l'Histoire, on venait à nettoyer les écuries d'Augias au Cameroun, les malles de billets de devises que le monde entier découvre au Gabon avec émoi et stupéfaction, passeraient pour de l'argent de poche au Cameroun chez quelques-uns qui pourraient revendiquer à bon droit le Prix Nobel du pillage des caisses de l'État ou en vivent.

Certains ont même été biberonnés au lait de la corruption et des passe-droits depuis le berceau à telle enseigne que, comme des poissons dans l'eau, ils ne peuvent guère vivre dans un autre écosystème que celui-là. Ils devraient pourtant faire profil bas et s'éviter pareil grand écart.

En réalité, pour la plupart, ils ne souhaitent pas un véritable changement de régime au Gabon et l'avènement d'une République véritable. Mais ils redoutent un effet de contagion qui se traduirait pour certains par la fin de privilèges épisodiques et les ramènerait là où ils auraient dû demeurer.