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Actualités of Monday, 15 January 2018

Source: ebugnti.wordpress.com

La Conférence Épiscopale Nationale se désolidarise des évêques 'anglophones'

Mgr Kleda et Ferdinand Ngoh Ngoh se serrant la main Mgr Kleda et Ferdinand Ngoh Ngoh se serrant la main

Le Communiqué final du 41e séminaire des évêques du Cameroun préconise la décentralisation et la promotion de la paix.

Ils étaient attendus sur la dérive sécessionniste des revendications sociales des enseignants et avocats d’expression anglaise, on peut dire que les évêques du Cameroun n’ont pas botté en touche.

Même s’ils ne consacrent qu’une petite phrase à la question, celle-ci est assez forte pour valoir par ces circonstances de confusion. Les évêques appellent « au dialogue, à la décentralisation et à la promotion de la paix ».

Une position constante, déjà exprimée au lendemain des événements du 22 septembre et du 1er octobre 2017, par le Commission Épiscopale Justice et Paix, que préside Monseigneur Abraham KOME, évêque Bafang et Administrateur apostolique de Bafia.

Orthodoxie et désaveu

La CENC dit ainsi la doctrine sociale de l’Église. Mais également la volonté d’une très large majorité de Camerounais.

Le mot le plus fort étant la décentralisation. Les évêques « anglophones » n’ont eu de cesse d’appeler au fédéralisme à deux États.

Le dialogue envisagé dans ces conditions, celles de l’État unitaire et décentralisé, est donc hors de toutes les options qui ont fait la célébrité de la BAPEC ces derniers mois.

Cette déclaration est un véritable camouflet pour les évêques du Sud-ouest et du Nord-ouest. Peut-être aussi un revirement de leur part. Accusés qu’ils sont d’avoir instrumentalisé l’Église et ses institutions dans la partie occidentale du Cameroun, pour favoriser la sécession.

Mais c’est peu probable. Eux qui ont soutenu la déclaration unilatérale d’indépendance du 1er octobre 2017. Commettant par la suite un texte incendiaire qui parlait de génocide, employant le mot martyr, pour désigner les personnes décédées lors des heurts qui ont émaillé ces manifestations.

Mais il faut reconnaître que la question n’a pas fait l’objet d’un débat. Le séminaire étant consacré au « Don de la vocation presbytérale ».

L’évocation faite par le Communiqué final est un rappel de l’allocution d’ouverture de Monseigneur Samuel KLEDA, président de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun.

Son apparition dans le communiqué final est symbolique. Le texte est d’ailleurs sans équivoque. Il s’agit bel et bien du « rappel de la position des évêques du Cameroun sur la situation socio-politique du pays ».

Une position qui n’a pas non plus changé, en ce qui concerne les exactions perpétrées dans cette crise. Les évêques rappellent leur « condamnation de toute forme de violences ».

Le communiqué rappel aussi l’invitation de Monseigneur Jean MBARGA, archevêque métropolitain de Yaoundé et hôte de la rencontre, « à porter dans la prière les défis socio-politiques qui s’imposent à notre pays en cette année 2018 ».

L’on observera, dès demain dimanche, dans quelle mesure les évêques de la Bamenda Province Episcopal Conference vont suivre cette position et l’appel fraternel.

À moins de persister dans leur option va-t-en-guerre et montrer plus ouvertement leur défiance à l’égard de le CENC. Vu leur activisme de ces douze derniers mois, rien n’est moins sûr !