Le 11 juin 2025 s’est tenue au Hunan, province natale du Président Mao Zedong, fondateur de la Chine nouvelle, la Réunion ministérielle des coordinateurs sur la mise en œuvre des actions de suivi du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC). Il s’agit d’un nouveau rendez-vous de la grande famille Chine-Afrique dont l’importance n’est pas à négliger.
Nouvelle affirmation du soutien indéfectible à l’Afrique
Le souvenir du Sommet de Beijing 2024 du FOCAC reste encore vif dans les mémoires des Chinois et des Africains, lors duquel le Président Xi Jinping a annoncé la décision de rehausser les relations sino-africaines à une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle et de développer avec l’Afrique dix Actions de partenariat sur la modernisation, couvrant des domaines aussi larges que le commerce, l’agriculture, la santé et les échanges culturels.
S’inscrivant dans cette dynamique, la Réunion ministérielle des coordinateurs organisée neuf mois après a pour objectif de faire le bilan des résultats obtenus et d’envisager une meilleure concrétisation des acquis du Sommet. Une centaine de responsables politiques africains y étaient présents, y compris des ministres, des représentants de l’UA et des chefs de missions diplomatiques.
Le Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu avec ses homologues. Passant en revue les fruits de la coopération bilatérale dans de multiples domaines, le Ministre Wang a affirmé la volonté de la Chine de poursuivre son soutien au développement des pays africains, de les appuyer fermement sur les questions touchant à leurs intérêts vitaux et de défendre la juste cause de l’Afrique sur la scène internationale.
Nouvelle impulsion donnée à une coopération déjà fructueuse
Dans la foulée de la Réunion des Coordinateurs s’est tenue la 4e édition de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique. Organisée tous les deux ans depuis 2019 à Changsha, chef-lieu de la province du Hunan, l’Exposition est devenue un nouveau pont qui relie les industriels et commerçants chinois et africains. Sont exposés cette année pas moins de 800 catégories de produits africains, dont le thé noir du Kenya et la sauce piquante du Rwanda, qui se trouveraient un jour dans les rayons des supermarchés chinois. Avec une participation de plus de 4 700 entreprises chinoises et africaines, les valeurs totales des contrats conclus sont estimées à plus de 11 milliards de dollars US.
Le succès de l’Exposition n’est qu’un des innombrables exemples de la prospérité des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique, sachant que les exportations des pays africains vers la Chine ont augmenté de 6,9% en 2024, et celles des pays africains les moins avancés (PMA), bondit de 15,2% en seulement quatre mois, de décembre 2024 à mars 2025, atteignant 21,42 milliards de dollars US.
Une telle dynamique ne s’obtient pas sans raison. L’impulsion politique y joue un rôle crucial. Déjà en 2021, la Chine a décidé de supprimer les droits de douane pour 98 % de catégories de produits des PMA africains. Une politique optimisée en 2024 par l’annonce du Président Xi Jinping de l’octroi du traitement de tarif douanier zéro à 100% de catégories de produits des PMA africains ayant des relations diplomatiques avec la Chine lors du Sommet de Beijing du FOCAC.
Un pas de plus a été fait à Changsha. Dans son message de félicitations adressé à la Réunion des coordinateurs, le Président Xi Jinping a annoncé la décision de la Chine d’élargir le traitement de tarif douanier zéro à tous les 53 pays africains ayant des relations diplomatiques avec elle. À cela s’ajoutent des mesures en matière de facilitation du dédouanement, de promotion de l’accès au marché, de renforcement des capacités et autres.
Nouvelle solidarité du Sud global pour un monde meilleur
Un autre fruit important de la Réunion des coordinateurs, c’est la publication de la Déclaration de Changsha sur la préservation de la solidarité et de la coopération du Sud global. Par un langage clair et résolu, cette déclaration illustre la détermination ferme de la Chine et de l’Afrique, membres importants du Sud global, de défendre ses intérêts et de faire entendre sa voix.
Elle est d’autant plus significative dans un contexte international marqué par la montée de l’unilatéralisme, du protectionnisme et de l’hégémonisme. L’imposition arbitraire de droits de douane, la suspension de l’aide au développement, le retrait des organisations internationales ... Autant de décisions qui ont créé des chaos à notre monde déjà en turbulences, plongé les pays en développement dans une situation plus vulnérable et mis en cause le multilatéralisme si cher aux peuples du monde.
La Chine et l’Afrique ont l’obligation morale et possèdent désormais la capacité nécessaire de ne plus se soumettre à la logique prédatrice et de se défendre au nom de tous ceux qui souffrent de l’injustice et de l’oppression.
Coopérer, fédérer et résister : C’est tout le sens de la Déclaration de Changsha. La Réunion des Coordinateurs sera sans aucun doute un nouveau départ de la lutte sino-africaine pour un monde meilleur, un monde où chaque peuple puisse jouir de la dignité et où la justice ne sera plus un privilège, mais un droit pour toutes et tous.
Un proverbe africain dit : « Quand les araignées unissent leurs toiles, elles attrapent un lion. » La sagesse ancestrale garde aujourd’hui toute sa pertinence. De plus, il nous conforte dans notre conviction : Unis, nous ferons du 21e siècle un siècle du Sud global.