Actualités of Monday, 15 December 2025
Source: www.camerounweb.com
Anicet Ekane avait fait une requête avant de mourir. La sagesse qui était sienne lui avait permis de savoir, de son vivant, que tout Homme est appelé à mourir un jour. Tout le monde passera. Seulement, personne ne sait où, comment et quand ce moment malheureux arrivera.
Lorsqu’il était encore en vie, le président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), Georges Anicet, avait formulé une demande. Une volonté que révèle une source en des termes suivants.
La requête du nationaliste Anicet Georges Ekane quant à son lieu de sépulture, notamment aux côtés d’Ernest Ouandié à Bafoussam, résonne comme un défi, un pied de nez adressé aux tribalistes et à un pouvoir défaillant.
Elle met en lumière, avec la force des symboles, l’échec d’un projet collectif : celui de bâtir un « nous » commun, une communauté de destin. Dans ce pays, les ethnies se côtoient, se juxtaposent, mais peinent à se fondre dans l’unité d’une nation véritable.
Ce geste, à la fois intime et politique, nous rappelle que la terre des morts est aussi celle des vivants : elle interroge notre capacité à dépasser les fractures, à transcender les appartenances pour inventer une fraternité partagée.
Là où l’État s’est montré impuissant à forger une identité commune, la parole d’un homme, dans la solennité de sa dernière volonté, vient rappeler l’urgence de ce combat.
Ainsi, au-delà de la polémique, cette demande nous convoque à une réflexion plus haute : celle de savoir si nous voulons rester prisonniers des clivages hérités, ou si nous avons la force de nous élever vers l’horizon d’une nation rassemblée, digne et solidaire.