Actualités of Thursday, 5 June 2025

Source: www.camerounweb.com

L'État camerounais face à une ardoise de plusieurs milliards chez Eneo

Le dossier de rachat d'Eneo par l'État camerounais révèle l'ampleur des créances impayées qui minent le secteur énergétique national. Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, les négociations achoppent principalement sur l'évaluation des sommes dues par Yaoundé au producteur et distributeur d'électricité.

Jeune Afrique dévoile que les deux parties ne parviennent pas à s'entendre sur le montant exact des arriérés dus par l'État. La pierre d'achoppement réside dans le mécanisme de tarification appliqué par l'Agence de régulation du secteur de l'électricité (Arsel). Face à cette impasse, Eneo a décidé de saisir la Chambre de commerce internationale (CCI) de Paris pour désigner un expert indépendant chargé d'auditer ce mécanisme controversé.

Cette démarche, révélée par Jeune Afrique, illustre la gravité du différend financier. L'expert mandaté a déjà entamé son travail depuis un mois et a adressé des demandes d'information aux différents protagonistes. Si ses conclusions ne satisfont pas les parties, le dossier pourrait déboucher sur un arbitrage international, une perspective qui inquiète les autorités camerounaises.

Jeune Afrique souligne que cette situation financière tendue paralyse l'ensemble du secteur électrique camerounais. Eneo, qui joue un rôle central comme collecteur de ressources et payeur des autres producteurs indépendants, se trouve dans l'impossibilité d'honorer ses engagements vis-à-vis de ses partenaires.

Les conséquences de cette paralysie dépassent le cadre d'Eneo. Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, les nouveaux investissements dans le secteur sont suspendus, et la résolution de l'équilibre financier global reste compromise tant que cette transaction n'est pas finalisée.

Cette incertitude financière menace directement l'avenir énergétique du Cameroun. Jeune Afrique révèle que le closing financier du projet hydroélectrique de Kikot-Mbebe, d'une capacité de 500 MW et évalué à 1 milliard d'euros, pourrait être reporté. Ce projet stratégique, promu par EDF et initialement prévu pour avril 2026, dépend directement de la résolution du dossier Eneo.

Cette révélation de Jeune Afrique met en lumière l'effet domino de la crise Eneo sur l'ensemble de la stratégie énergétique nationale, alors que le pays cherche à diversifier ses sources de production électrique après le succès du barrage de Nachtigal