Actualités of Wednesday, 20 August 2025

Source: www.camerounweb.com

L'opération "plan B" : Comment Maurice Kamto a tenté de contourner son exclusion

Des révélations exclusives de Jeune Afrique lèvent le voile sur la stratégie secrète mise en place par Maurice Kamto pour échapper au piège juridique qui lui était tendu. Une course contre la montre qui révèle les rouages cachés de la politique camerounaise.


L'exclusion de Maurice Kamto de la présidentielle camerounaise du 12 octobre n'était pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d'une stratégie minutieusement orchestrée. Selon des sources exclusives révélées par Jeune Afrique, l'ancien candidat du MRC avait parfaitement anticipé cette manœuvre et mis en place un "plan B" dès le mois de juin.


Jeune Afrique révèle ainsi que Maurice Kamto avait secrètement négocié avec Anicet Ekane, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), dès son retour de Paris. L'accord, conclu dans la plus grande discrétion, prévoyait que Kamto démissionne du MRC pour obtenir l'investiture du Manidem, parti disposant des élus nécessaires selon la loi camerounaise.


Cette démission discrète, effectuée le 25 juin selon nos informations, n'avait été officialisée ni par Kamto ni par Ekane, les deux hommes souhaitant préserver leur stratégie le plus longtemps possible. Une précaution qui s'est révélée justifiée quand l'information a fuité sur les réseaux sociaux le 17 juillet, soit seulement deux jours avant le dépôt des candidatures.


C'est alors que Jeune Afrique révèle l'intervention décisive de Dieudonné Yebga, rival de longue date d'Anicet Ekane au sein du Manidem. Quatre jours avant l'échéance, Yebga revendique soudainement l'investiture du parti, créant une "pluralité d'investitures" qui servira de prétexte à l'exclusion de Kamto. Nos sources indiquent que cette intervention n'était pas fortuite : Yebga aurait accepté de "faire le jeu du pouvoir", motivé par "l'appât du gain" selon ses détracteurs, ou par "ressentiment personnel" selon d'autres analyses.
L'aspect le plus troublant de cette affaire, révélé par Jeune Afrique, concerne la modification nocturne de la fiche du Manidem sur le site du ministère de l'Administration territoriale. Dans la nuit du 22 juillet, Ekane, reconnu comme président jusque-là, est effacé au profit de Yebga. Le ministre Paul Atanga Nji dénonce un "piratage", mais Maurice Kamto n'y croit guère, s'estimant victime des manœuvres de ses adversaires.



Ces révélations de Jeune Afrique montrent comment l'appareil d'État camerounais, de l'organe de gestion des élections (Elecam) au ministère de l'Administration territoriale, a fonctionné de manière coordonnée pour neutraliser la principale menace à la réélection de Paul Biya.