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Actualités of Sunday, 9 August 2015

Source: cameroon-info.net

L’existence d’une branche camerounaise de Boko Haram divise les experts

Soldiers Patrol Soldiers Patrol

Y a-t-il un Boko haram camerounais ? La question suscite le débat jusque dans les rangs de l’intelligentsia. Dans son édition de ce vendredi 7 août 2015, le quotidien Emergence donne la parole à des experts quine s’accordent pas sur la thèse d’un Boko Haram local.

Selon David Eboutou, analyste politique, « la thèse d’un Boko Haram camerounais est crédible ». Pour soutenir sa position, il indique : « Même si il est inéluctable que Boko Haram attaque aujourd’hui au Cameroun, l’intensité vérifiée sur le plan opérationnel démontre à souhait que nous sommes là en présence d’une sous traitance locale ».

Pour le sociologue Claude Abbé, il est difficile « de penser qu’il n’y a pas une certaine implantation de la secte au Cameroun ».

Eric-Achille Nko’o, analyste politique, pense que « ce terrorisme de réseau qui prospère au sein de plusieurs groupes radicaux tels que les shebabs somaliens qui se sont déportés au Kenya, le groupe irakien en Syrie et aujourd’hui Boko Haram qui s’étend au Cameroun ».

Pour le sociologue Edmond Mballa Elanga VII, il existe « en effet un Boko Haram camerounais : celui qui est le produit de l’imagination de certains Camerounais… Je voudrais juste qu’on apporte des preuves aux camerounais de l’existence du BH label Cameroun : écoutes téléphoniques, documents, images etc. Rien de tout cela n’est publié, juste des mots et des pseudos théories qui nous sont servis au quotidien ».

Cette logique est partagée par Ahmadou Séhou. L’analyste politique relève que « la thèse d’un Boko Haram interne malgré qu’elle soit répandue et entretenue par divers groupes en lutte pour le pouvoir, n’a jusqu’ici pas donné les preuves irréfutables de sa pertinence».

Le Pr Taguem Fah Gilbert, expert des études politiques, soutient qu’ «il y a des acteurs d’origine camerounaise dans l’appareil dirigeant de cet organisme tout comme, évidemment au bas de son échelle organique. Toutefois, ils n’y sont ni pour représenter un pays précis ni pour vendre un quelconque label ».

Et pour le président National de l’Upc Victor Onana, « c’est un fait et non un tâtonnement ; Boko Haram est une organisation terroriste qui a vu le jour au Nigeria et qui a été combattu dans ce pays-là. Mais le Cameroun étant frontalier au Nigeria, s’est vu la victime de cette nébuleuse. Est-ce qu’il y a aujourd’hui au Cameroun des raisons pour que certains puissent aller jusqu’à prendre les armes ? Je crois que non »