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Actualités of Tuesday, 28 June 2016

Source: Le Messager

L'examen de probatoire fait toujours débat

Photo d'archives utilisée à titre d'illustration Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Si une loi avait effectivement été votée sur le retrait de cet examen officiel du sous-système francophone de l’éducation au Cameroun, 18 ans après il n’en est rien et les voix dissonantes s’élèvent sur la réelle place de ce diplôme qui sanctionne l’entrée en classe de Terminal.

#Sous-systèmeFrancophone Ceux qui espéraient une éventuelle suppression du probatoire peuvent encore attendre. À voir le mutisme des pouvoirs publics à ce sujet, le parchemin qui sanctionne l’entrée en classe de terminal dans le sous-système francophone de l’éducation au Cameroun, a encore de beaux jours devant lui. Pourtant, lors des états généraux de l’éducation tenus en 1995, l’une des recommandations majeures, avait été la suppression du probatoire. Un espoir de révolution entériné par la Loi N°98/004 du 4 avril 1998 portant sur l’orientation de l’éducation au Cameroun.

Mais seulement, 18 ans après sa promulgation, la disposition légale qui avait été accueilli avec enthousiasme par des élèves qui, dans la majorité ne trouvent rien de valorisant à cet examen, il n’en est rien jusqu’ici de son retrait du système éducatif. Une loi qui, en son article 17 alinéa 2 stipule pourtant que : « l’enseignement secondaire comprend un premier cycle de cinq(5) ans ayant un sous-cycle d’observation de tronc commun de (2) ans et un sous-cycle d’orientation de trois (3) ans d’enseignement général ou d’enseignement technique».

Ce qui suppose une nouvelle dénomination du Brevet d’étude du Premier cycle (Bepc) qui, si on s’en tient à ladite réglementation, doit se faire au bout de cinq ans et doit conduire inéluctablement son passage en classe de 2ndet logiquement conduire à l’annulation du Probatoire. Ce qui par ailleurs, laisse comprendre que le Bepc ne devra plus se faire en classe de 3ème pour les généralistes ou élèves de 4ème année pour les filières techniques mais plutôt en classe de 2nd.

Cette logique est davantage confortée par l’article 18 alinéa 2 en ces termes : « le passage au second cycle d’enseignement secondaire est conditionné par l’obtention du diplôme de fin de premier cycle». Dans la perspective de l’applicabilité de cet ensemble de mesures, l’alinéa 3 desdits articles précise qu’« un décret du président de la République détermine les certifications du système éducatif ».

Voix dissonantes

Face à la non applicabilité de cette loi qui, en filigrane, porte suppression du probatoire dans le sous-système francophone de l’éducation au Cameroun, des voix dissonantes s’élèvent sur la place de cet examen dans le cursus scolaire de l’élève. Parmi les différents avis qui s’opposent à ce sujet, il y’a d’un côté, ceux qui pensent que le probatoire est un filtre qui permet de séparer les bons élèves (méritants Ndlr) des moins bons. Et de l’autre des personnes pour qui ce parchemin est de nul effet et n’est rien d’autre qu’un moyen de renflouer les caisses de l’Etat.

Pour Ndé Fokam léonard, proviseur du lycée technique de Ballesing, « le probatoire permet de jauger le niveau des élèves de manière à ce que ce ne soit que ceux qui ont réellement un bon niveau qui accèdent en classe de terminale. Surtout que le Bepc à l’heure actuelle, n’est pas la condition sine qua non pour l’entrée en classe de première. Si ce n’est que pour cette raison, je suis contre la suppression de ce parchemin».

Une vision que corrobore Timothée Ndonguè Epanguè professeur de français au Lycée bilingue de New-Bell. Selon cet enseignant, le probatoire est un examen qui a encore toute sa place car, explique-t-il, « c’est grâce à cet examen qu’on a encore des candidats au Baccalauréat avec un semblant de niveau. C’est pour moi une garantie de ce que les candidats au Bac peuvent au moins écrire une phrase dans un français acceptable ».

Si pour le corps éducatif il y’a une réelle nécessité du maintien du probatoire comme examen officiel dans l’enseignement au Cameroun, les élèves, à l’instar de Laurette Mano, candidate au probatoire pour sa deuxième tentative, n’y voit qu’un « mur de Berlin » fait pour recaler sans raison fondée les lycéens et collégiens.