Révélations exclusives Jeune Afrique - Derrière les manœuvres politiques qui ont secoué la présidentielle camerounaise se cachent des circuits financiers opaques. L'hebdomadaire panafricain lève le voile sur les montages financiers qui ont permis à certains candidats d'émerger en dernière minute.

Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, Dieudonné Yebga aurait bénéficié d'un soutien financier pour le moins inhabituel. L'hebdomadaire révèle qu'après le dépôt de candidature de Maurice Kamto, Yebga "aurait été approché par un avocat capable de mobiliser, en moins de quarante-huit heures, la somme de 30 millions de F CFA pour couvrir les frais de sa propre caution présidentielle".

Cette rapidité dans la mobilisation de fonds pose question. Comment un candidat jusque-là discret peut-il lever une telle somme en si peu de temps ? Jeune Afrique suggère que cette opération pourrait s'inscrire dans une stratégie plus large visant à perturber la candidature de Maurice Kamto.

Au-delà de la caution officielle, Jeune Afrique révèle que le coût d'une candidature présidentielle au Cameroun dépasse largement les montants annoncés publiquement. Entre les frais de dossier, les cautions, les honoraires d'avocats spécialisés et les "facilitations" diverses, certaines sources proches des partis politiques évoquent des budgets pouvant atteindre plusieurs centaines de millions de F CFA.

"Il ne suffit pas d'avoir les 30 millions de caution. Il faut aussi pouvoir financer tout l'écosystème juridique et administratif qui entoure une candidature", confie un cadre politique sous couvert d'anonymat à Jeune Afrique.

L'enquête de Jeune Afrique met en lumière l'existence de réseaux de financement politique qui opèrent dans l'ombre. Ces circuits, alimentés par des intérêts économiques et géopolitiques complexes, permettraient à certains candidats de surgir de nulle part avec des moyens considérables.
Le cas Yebga illustre parfaitement ce phénomène : un militant discret qui se retrouve soudainement avec les moyens de défier l'establishment politique de son propre parti. Une transformation qui, selon les révélations de Jeune Afrique, ne doit rien au hasard.

Ces pratiques révélées par Jeune Afrique soulèvent des questions fondamentales sur l'équité du processus électoral camerounais. Comment garantir une concurrence loyale quand certains candidats bénéficient de soutiens financiers occultes de dernière minute ?

L'hebdomadaire panafricain pointe du doigt un système où la capacité à mobiliser rapidement des fonds devient plus déterminante que le projet politique ou la légitimité démocratique. Une dérive qui fragilise les fondements mêmes de la démocratie camerounaise.