L'attribution de deux grosses cylindrées au sélectionneur des Lions Indomptables et à son assistant soulève des questions sur la rentabilité de cet investissement public, au regard de leur absence prolongée du territoire camerounais.

Dans le cadre de son contrat prévoyant une résidence permanente au Cameroun, Marc Brys et son assistant Joachim Mununga ont bénéficié de l'attribution de deux véhicules haut de gamme par le gouvernement camerounais. Cet investissement, chiffré à 80 millions de francs CFA, visait à faciliter leurs déplacements sur le territoire national lors des regroupements des Lions Indomptables et pendant les championnats nationaux.

Cette dotation s'inscrivait dans une logique de proximité, permettant au staff technique de se rendre facilement dans les différents stades du pays pour superviser les joueurs locaux et maintenir un contact permanent avec l'écosystème footballistique camerounais.

Cependant, la réalité du terrain semble contredire l'esprit de cette allocation. Marc Brys et Joachim Mununga résident principalement à l'étranger et ne séjournent au Cameroun que de manière sporadique, essentiellement lors des quelques jours de regroupement de la sélection nationale.

Cette situation soulève des interrogations légitimes sur la rentabilité de cet investissement public considérable. À quoi servent ces véhicules si leurs bénéficiaires officiels ne sont présents sur le territoire que de façon occasionnelle ?

Face à cette sous-utilisation manifeste, des voix s'élèvent pour proposer une réorganisation plus rationnelle de ces moyens. L'idée avancée consiste à mettre ces deux véhicules à la disposition des adjoints camerounais Martin Ndtoungou Mpile et David Pagou.

Cette réaffectation présenterait l'avantage de permettre à ces techniciens locaux de se déplacer efficacement vers les stades nationaux pour superviser les joueurs du championnat Elite One. Une mission essentielle pour la détection et le suivi des talents évoluant sur le sol camerounais.

La supervision régulière du championnat national revêt une importance capitale dans le processus de sélection. Les adjoints camerounais, présents en permanence sur le territoire, seraient mieux placés pour assurer cette mission de terrain avec les moyens logistiques appropriés.

Cette réorganisation permettrait également une optimisation des ressources publiques, en donnant une utilité concrète à un investissement qui, dans sa configuration actuelle, semble largement sous-exploité.

Au-delà de l'aspect purement footballistique, cette situation interroge sur la gestion des fonds publics alloués au sport. Un investissement de 80 millions de francs CFA mérite une utilisation optimale, d'autant plus dans un contexte où les ressources financières sont limitées.

L'efficience dans l'utilisation des moyens publics constitue un enjeu majeur, particulièrement quand il s'agit d'équipements destinés à améliorer les performances de l'équipe nationale.

Cette problématique soulève la question plus large de l'adéquation entre les moyens alloués et leur utilisation effective. Une révision de l'attribution de ces véhicules pourrait s'avérer nécessaire pour garantir une exploitation optimale de cet investissement.