Vous-êtes ici: AccueilActualités2016 01 11Article 352523

Actualités of Monday, 11 January 2016

Source: La Météo

L'administrateur provisoire du CDC au TCS

Commercial Bank Cameroon Commercial Bank Cameroon

L’administrateur provisoire au Tcs pour plus de 3 milliardsLe poulain d’Essimi Menye a dissimulé cet argent, prétextant qu’il était retenu par le Tribunal criminel spécial. Martin Luther Njanga Njoh doit également répondre d’un détournement de centaines de millions francs Cfa dans cette banque placée sous le contrôle de l’État.

Les jours de liberté de l’administrateur provisoire de la Commercial Bank Cameroon (Cbc) sont comptés. L’unique dirigeant de cet établissement placé sous le contrôle de l’Etat du Cameroun, est en effet sous le feu des auditions des fins limiers du Tribunal criminel spécial (Tcs) depuis le 16 décembre 2015. Deux affaires découlant de sa gestion controversée sont à la base des démêlés de Martin Luther Njanga Njoh avec la justice.

De prime abord, il ressort que l’homme qui a été bombardé à la tête de la Cbc par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) en 1989, sur proposition d’Essimi Menye, alors ministre des Finances, est accusé d’un détournement de plusieurs centaines de millions de francs Cfa. Le pot aux roses a été éventré par une mission d’évaluation du secrétariat général de la Cobac, qui a mené son enquête du 23 septembre au 18 octobre 2013. A cette époque, les enquêteurs de la Cobac avaient fait état d’un trou de 108 millions de francs Cfa. Seulement, cette somme a entre-temps explosé en plusieurs centaines de millions, le montant définitif devant être définitivement déterminé par l’enquête judiciaire en cours.

Il est donc clair que l’Etat du Cameroun entend donner une tournure pénale aux accusations portées contre l’administrateur provisoire de la Cbc par la Cobac. Surtout que cette dernière avait offert au mis en cause la possibilité de pouvoir réparer son forfait. Ce que Martin Luther Njanga Njoh s’était arrogamment refusé de faire, en dépit d’une injonction à lui faite de procéder au remboursement des fonds distraits à travers successivement deux décisions. D’abord lors de sa session du 21 mars 2014, décision à lui signifiée par le gendarme des banques le 9 avril 2014 avec notification à l’autorité monétaire nationale, le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey. De même que le 12 mars 2015, dans le cadre de la «décision Cobac D-2015/78 portant injonction à l’encontre de monsieur Martin Luther Njanga Njoh, administrateur provisoire de la Commercial Bank Cameroon» ainsi libellée : «Il est adressé à Monsieur Martin Luther Njanga Njoh, administrateur provisoire de la Commercial Bank Cameroon, une injonction à l’effet de procéder sans délais au remboursement à la Cbc de toutes les sommes (…).»

La seconde affaire à laquelle l’administrateur provisoire de la Cbc fait face, et qui promet en termes de rebondissements, est la dissimulation d’une somme de 3 milliards de francs Cfa qu’il a prétexté être retenue par le Tcs. Pourtant, à en croire les fins limiers dudit tribunal, il ne se trouve aucune trace de ces fonds destinés au paiement des loyers des immeubles, tant du siège que des agences de la Cbc.

Si l’on n’invoque pas de détournement formel de fonds à ce niveau, des sources proches du dossier font toutefois état d’une filouterie non dénuée de malversations. L’administrateur provisoire de Cbc a ainsi décidé du non-paiement des loyers au bailleur, la société Ekita Group jadis contrôlée par l’homme d’affaires Yves Michel Fotso, et sans s’en référer à la juridiction à qui il tente d’imputer la rétention des fonds aujourd’hui. Pour la seule période allant du 1er octobre au 30 septembre 2015, l’administrateur provisoire de la Cbc alignait 2.732.523.696 francs Cfa d’arriérés hors taxes, pour un montant total de 3.265.990.065 francs CFA d’impayés de loyers.

Les enquêteurs du Tcs seraient également sur les traces d’autres malversations financières, à travers des opérations menées en violation des prescriptions du gouvernement et des textes de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des Affaires (Ohada). Il est en effet fait état, selon nos sources, d’une affaire portant sur la dissipation des intérêts des dettes de certains gros débiteurs, que M. Njanga Njoh aurait effacé. Un pactole évalué à des milliards de francs Cfa, qu’il est soupçonné d’avoir en partie empoché.