Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) s'apprête à rompre son alliance historique avec le parti au pouvoir, marquant un tournant décisif dans la politique camerounaise à quelques mois de la présidentielle.

La session "exceptionnelle" du comité central de l'UNDP, prévue ce samedi 28 juin au Palais des congrès de Yaoundé, pourrait consacrer la fin d'un partenariat vieux de 26 ans avec le RDPC. Jeune Afrique révèle que cette décision, fruit de "fortes pressions internes", libérerait l'UNDP de la majorité présidentielle et lui permettrait de présenter son propre candidat ou de soutenir un adversaire de Paul Biya.

Les sources de Jeune Afrique soulignent l'importance stratégique de cette rupture : l'UNDP demeure "la deuxième force politique du pays en nombre d'élus" et "le seul parti d'opposition à concurrencer sérieusement le RDPC" dans le septentrion. Cette région, qualifiée de "stratégique et frondeuse", représente un enjeu crucial pour le pouvoir depuis la marginalisation des proches d'Ahmadou Ahidjo.

Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, l'UNDP compte actuellement "un ministre d'État, un ministre délégué, un secrétaire d'État, un ambassadeur itinérant et un vice-président du Sénat", faisant du parti la deuxième formation la plus représentée dans les instances gouvernementales après le RDPC.

Jeune Afrique révèle que des "discussions ont été engagées avec d'autres partis d'opposition", notamment le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) d'Issa Tchiroma Bakary et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Ces tractations témoignent d'une possible recomposition de l'opposition en vue de la présidentielle d'octobre.

La rupture avec l'UNDP constituerait, selon les analyses de Jeune Afrique, "un nouveau revers pour le pouvoir" après la démission récente d'Issa Tchiroma Bakary du gouvernement et l'annonce de sa candidature présidentielle.