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Actualités of Sunday, 15 July 2018

Source: www.camerounweb.com

Kondengui: le jour où Garoua a scellé le sort de Marafa

Marafa Hamidou a été arrêté en avril 2012 Marafa Hamidou a été arrêté en avril 2012

D’après plusieurs analystes politiques, les ambitions politiques et l’influence de Marafa dans la région du Nord seraient les réelles causes de ses démêlés avec le pouvoir de Yaoundé.

Arrêté en avril 2012 dans le cadre de l’Opération Epervier, le sort de l’ex-bras droit de Paul Biya aurait été réellement décidé au lendemain du 9 décembre 2011 comme le révèle un récent ouvrage écrit par Sismondi Barlev BIDJOCKA et intitulé « Marafa Hamidou Yaya: l’automne de la colère ». Extrait…

Un mois après son éviction du gouvernement, le 09 décembre 2011, Marafa Hamidou Yaya, l'ex-ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, reçoit une bruyante visite à sa résidence du quartier du Lac à Yaoundé.

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Un officier de police est venu démonter le piquet de garde auquel il a encore droit. L'officier de police ne se contente pas d'ordonner aux hommes de garde de lever le pied. Il fait un tel raffut que le maitre des lieux sort de derrière les rideaux de la maison, pour s'enquérir de ce qui se passe.
Interrogé, le policier se montre insolent. Il a reçu des ordres : le ministre d'État n'a plus droit à une garde. Ce dernier reconnaît en ce fonctionnaire impudent l’un de ses anciens protégés. Selon nos sources, Marafa Hamidou Yaya apostrophe le policier : « C'est vous, un médiocre que j'ai mis à la police pour rendre service à son père, qui venez faire un boucan chez moi? ».

La suite sera un vif échange entre les deux hommes, au cours duquel l'homme d'État réussit à tirer les vers du nez du jeune policier. Les dirigeants de la police ont plus tard nié avoir commandé cette « mission ». Pour le sensitif Marafa Hamidou Yaya, l'intrusion du policier dans son domicile est signée. Ce jeune fonctionnaire que le ministre a reconnu est le fils d'un officier supérieur de la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp).

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L'homme politique sent passer le boulet et pare au plus pressé. Le temps se gâte et il sait ce qu'il lui reste à faire quand ses ennemis se rapprochent de si près. Il décide de prendre de vitesse ceux qui veulent l'acculer à la prison et à l'oubli. Il hâte les préparatifs d'un voyage qu'il se gardait de faire dans son fief depuis sa sortie du gouvernement.

Moins d'une semaine après l'algarade, son avion atterrit à Maroua. De nombreux chefs traditionnels et des notabilités de la ville l'accueillent, une fois le tarmac franchi. Un cortège de plusieurs dizaines de voitures, dans lesquelles se sont entassées des centaines de supporters, l'accompagne à Garoua où il se rend en voiture.

Le prince de Garoua

Dès les aurores, une foule immense de militants du Rdpc, accourus des moindres recoins de la région, l'attend aux portes de la ville.
Ils jalonnent la route qui mène à la résidence de Marafa Hamidou Yaya, au quartier Marouaré, en périphérie de la ville. Parmi eux, des notables de la ville dont, le délégué du gouvernement, en personne. De nombreux visiteurs descendus de leurs voitures immatriculés du « CA » officiel sont présents.

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Les organisateurs font faire un détour au cortège de plusieurs centaines de voitures auxquelles se sont agrégées des motos, elles aussi par centaines. Sur son passage la foule scande « Marafa président! ».

Il vient d'adresser à ses adversaires un message subliminal, clairement décrypté par ses contempteurs. « Le grand Nord n'est pas derrière lui ; Marafa est un épiphénomène, un homme aux abois, un fauteur de troubles, Garoua, ne l'aime pas tant et, du reste, ne l'a jamais véritablement aimé », laissent-ils filtrer à travers la presse.