Actualités of Monday, 8 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Justice camerounaise : Yanu Brandon, accusé d'avoir escroqué 450 millions, vers un acquittement scandaleux

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Nouveau coup de tonnerre dans le landerneau judiciaire camerounais. Yanu Brandon, présumé escroc accusé d'avoir soutiré plus de 450 millions de FCFA à 300 victimes avec de fausses promesses de visas, pourrait être acquitté la semaine prochaine par le parquet du TGI du Mfoundi. Une décision qui suscite l'indignation des familles floués et relance le débat sur l'indépendance de la justice face aux influences occultes.

Yaoundé - L'affaire fait scandale dans les couloirs du Palais de Justice de Yaoundé. Yanu Brandon, cet homme accusé d'avoir orchestré l'une des plus vastes escroqueries de ces dernières années au Cameroun, s'apprête à retrouver la liberté dans des conditions pour le moins controversées.


Les faits sont accablants. Plus de 300 personnes ont versé au minimum 1 500 000 francs CFA chacune à Yanu Brandon contre la promesse de visas vers l'Occident. Au total, c'est plus de 450 millions de francs CFA qui ont été détournés, sans compter les 150 passeports confisqués et jamais restitués aux victimes.
L'ampleur de cette escroquerie, doublée d'accusations d'usurpation de titre, laissait présager d'une condamnation exemplaire. Mais c'est sans compter sur les "protections" dont se vante ouvertement l'accusé.


Loin de faire profil bas, Yanu Brandon multiplie les provocations. Selon plusieurs témoignages concordants, l'homme n'hésite pas à se vanter d'avoir "arrosé tous les parquets de Yaoundé", affirmant être "intouchable" grâce à ses appuis dans l'appareil judiciaire.

Ces déclarations, si elles se confirmaient, constitueraient un aveu à peine voilé de corruption active, ajoutant un chef d'accusation supplémentaire au dossier déjà lourd de l'intéressé.


Malgré la gravité des accusations et le nombre impressionnant de victimes, le parquet du Tribunal de Grande Instance (TGI) du Mfoundi s'apprêterait à classer l'affaire, ouvrant la voie à un acquittement pur et simple de Yanu Brandon.
Cette décision, attendue la semaine prochaine, suscite déjà une vive émotion parmi les familles des victimes qui ne comprennent pas comment un dossier aussi solidement documenté peut aboutir à un non-lieu.


Pour les 300 familles floués, c'est la double peine. Non seulement elles ont perdu leurs économies dans cette escroquerie aux faux visas, mais elles voient aujourd'hui leur bourreau échapper aux poursuites judiciaires.
"Comment un tel individu peut-il échapper à la justice ?", s'interrogent amèrement les victimes qui avaient pourtant fondé tous leurs espoirs sur l'institution judiciaire pour obtenir réparation.


Beaucoup d'entre elles avaient hypothéqué leurs biens ou emprunté pour réunir la somme exigée par Yanu Brandon, pensant investir dans l'avenir de leurs enfants à l'étranger. Aujourd'hui, elles se retrouvent dans une précarité totale, sans recours apparent.


Cette affaire relance une fois de plus le débat sur l'indépendance et l'efficacité de la justice camerounaise. Comment expliquer qu'un dossier aussi fourni, avec des preuves tangibles et des victimes identifiées, puisse aboutir à un classement sans suite ?

Les questions se multiplient : Y a-t-il eu des pressions extérieures ? Les "arrosages" évoqués par l'accusé ont-ils réellement eu lieu ? La justice camerounaise a-t-elle les moyens de résister aux influences occultes ?


Face à ce qui s'apparente à un déni de justice, plusieurs voix s'élèvent pour réclamer une intervention des plus hautes autorités. L'affaire Yanu Brandon pourrait bien devenir un test décisif pour la crédibilité du système judiciaire camerounais.


Les familles des victimes, soutenues par plusieurs organisations de la société civile, ne comptent pas en rester là. Elles annoncent déjà leur intention de saisir toutes les instances possibles pour faire valoir leurs droits.
En attendant, Yanu Brandon continue de narguer ses victimes, fort de ses "protections" supposées. Un comportement qui, à lui seul, constitue un défi lancé à l'autorité de l'État et à la crédibilité de ses institutions.