Actualités of Tuesday, 27 June 2023

Source: www.camerounweb.com

Journaliste en danger : Thierry Djoussi dénonce les dérives de la SEMIL

La convocation du directeur de publication du journal Le Zenith, Flash Ndiomo par le patron de la Sécurité militaire (SEMIL), Emile Bamkoui, inquiète la corporation. Après le journal qui a saisi le Conseil National de la Communication (CNC), c’est tour du confrère Thierry Djoussi de dénoncer les agissements du chef de la SEMIL.

A l'observation, y en a qui font des efforts, pour que le Cameroun devienne une République bananière. Qu'y gagnent-t-ils ? Nul ne sait. Pourquoi le font-ils? Seul l'histoire le dira.

Convoquer un directeur de publication, dont la dernière parution épingle la division dont on a la charge au quotidien, sort en soi de l'ordinaire. Indiquer, en plus, dans la convocation que le concerné sera auditionné au sujet de ses ''allégations'', est un défi lancé à l'État de droit.

Que fait-on de la présomption d'innocence, socle de la justice camerounaise ? Le convoqué a-t-il le droit de se faire assister d'un avocat ? Si oui, pourquoi cela n'a pas été mentionné dans la convocation? Si, non, si jamais il se présente avec un ou ses avocats, sera-t-il auditionné en leur présence ?

En français, les mots ont un sens.

Allégation, selon Larousse, est un mot d'origine latine, employé le plus souvent au pluriel comme synonyme d'affirmation, de déclaration relativement à des faits dont l'existence reste à prouver, ou relativement à des prétentions fantaisistes. De ce qu'il précède, pas besoin d'être devin pour dire ce qui attend le directeur de publication: déjà considéré comme coupable, il sera entendu, puis recevra des gifles. Il paraît que c'est la spécialité de la maison.

Si ça se passait aux États-Unis, le Congrès aurait convoqué le responsable de cette division, pour l'interroger sur sa propension à piétiner leur travail de législateur. Les lois qu'on votent là, c'est pour les chiens? lui aurait-on posé comme question.

Hélas, nous ne sommes pas aux États-Unis ! Toutefois, nous sommes au Cameroun de Paul Biya. Et, c'est une sacrée chance! En effet, le président de la République n'a-t-il pas souhaité que l'on ''garde de lui l'image de celui qui a apporté à son pays la prospérité et la démocratie''? Monsieur le Président, après ceux qui s'intéressaient à vos funérailles, voici venus ceux qui veulent gâter votre héritage!
Merci de vous occuper d'eux, comme vous savez si bien le faire !


Par Thierry Djoussi
Journaliste