André Onana est un portier qui aime beaucoup participer au jeu. Il prend plaisir à aider son équipe dans la construction et/ou dans la conservation de la balle. Une chose qui l'amène souvent à être en position avancée sur le terrain, par rapport à sa cage ou à la ligne de but qu'il est censé protéger.

Naturellement, cette façon de jouer comporte des risques élevés pour un gardien de but. Onana le sait, mais il n'est pas du genre à abandonner ses principes. Ce sont eux qui définissent sa personnalité.

Jouer et être à l'aise balle au pied est une pratique qu'il a apprise avec son passage dans le centre de formation du Football Club Barcelone, la Masia, et qu'il a peaufinée à l'Ajax Amsterdam aux Pays-Bas. Ces deux clubs sont connus pour la beauté du jeu qu'ils promeuvent sans cesse : le football total.

Hélas, certains coachs ne sont pas d'accord avec André Onana. Rigobert Song Bahanag en fait partie. L'ancien sélectionneur manager de l'équipe nationale camerounaise l'a fait savoir à Onana à la Coupe du monde au Qatar. Le gardien de but n'avait pas apprécié que son coach lui dise de changer son jeu et cela avait conduit à un clash, avec comme conséquence l'écartement d'André Onana de l'équipe, faisant aussi naître du coup un problème entre lui et le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto'o Fils.

L'été dernier, Onana a changé de club. Il est passé de Manchester United à Trabzonspor. L'entraîneur là-bas n'est autre que Fatih Tekke. Il y a quelques heures, après le match face au Besiktas, le coach a déclaré : « J'avais prévenu André Onana deux semaines à l'avance. C'est un joueur que nous apprécions. Onana le sait aussi. Nous ne jouons pas de manière spontanée ».

Tekke sait qu'André « est parmi les meilleurs quand il a le ballon ». En fait, « comprendre le football demande beaucoup d'attention. C'est un sport sérieux, chaque instant compte. Il ne faut pas laisser ces moments-là uniquement aux entraîneurs. Ils montrent, expliquent, répètent et c'est à vous de les appliquer ».

Le coach ajoute que les adversaires n'ont pas mis la pression sur Onana quand son équipe avait le ballon. « La semaine dernière, il a pris deux risques supplémentaires. Il déstabilise l'adversaire mais une erreur aurait pu avoir des conséquences bien différentes », souligne le boss. Une façon d'inviter André Onana à revoir sa façon de prendre des risques qui ont déjà coûté des points aux équipes dans lesquelles il est déjà passé.