L'actuelle manifestation dans le pays porte un visage, celui d'Issa Tchiroma Bakary. Même si le candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) n'est pas directement impliqué dans la rébellion constatée sur le terrain, il est celui pour lequel elle est faite.
La population est mécontente de la tournure des événements. S'il faut encore les rappeler, tous les feux sont au vert par rapport au fait que l'homme politique Issa Tchiroma soit celui pour lequel une plus grande partie des électeurs ont voté.
L'élection présidentielle a été très suivie sur le territoire et par des observateurs internationaux. Des scrutateurs ont été recrutés par chaque parti politique. Les décomptes des voix, les procès-verbaux dévoilés après le vote donnent, dans leur majeure partie, Issa Tchiroma comme le vainqueur et cela dans la plupart des localités où sont implantés les bureaux de vote.
Tout de même, des ministres fidèles à Paul Biya, comme Paul Atanga Nji, Grégoire Owona, Célestine Ketcha Courtès, etc. ont commencé par distiller sciemment au sein de l'opinion publique qu'il ne fallait surtout pas se fier à ces résultats qui ne proviennent pas de la seule institution habilitée à rendre le verdict : nous avons nommé le Conseil constitutionnel.
Ensuite, d'autres procès-verbaux, maintenant en faveur de Paul Biya le président sortant, ont commencé par émerger. Cela a rendu nerveux les citoyens qui sentent venir un énième cas de triche et de tripatouillage des urnes. Rapidement, ils se sont mis en rangs pour contester. Issa Tchiroma Bakary compte jusqu'ici sur une horde prête à tout pour l'installer dans le fauteuil présidentiel.
Alors, il ne reste qu'une seule solution au clan Biya, d'après leur analyse, c'est de mettre sous les verrous les grands visages. Entre-temps, ils ont essayé de prendre Issa Tchiroma Bakary lui-même, mais la population s'est constituée vigile et garde sa maison comme une forteresse impénétrable.
Maintenant, nous apprenons que la légion de la gendarmerie du Littoral a projeté d'interpeller entre une heure et quatre heures de ce matin le responsable du Front pour le salut national du Cameroun de Bonabéri. Nous sommes allées aux infos et il semblerait que le plan n'a pas été mis en exécution ou alors l'a été discrètement, mais a échoué. Cette stratégie de déstabilisation à travers l'arrestation des cadres est un signal fort qui montre l'intention du régime en place, celle d'éviter que quiconque lui prenne le pouvoir après 43 ans de maintien.