Toute sortie des candidats engagés dans la présidentielle 2025 est attendue. Le vote étant terminé, le dépouillement se poursuit et certaines certitudes se dégagent, dont une liée à Issa Tchiroma Bakary : il a vraiment réussi à convaincre les électeurs de voter pour lui.

Celui que les lanceurs d'alerte appellent déjà avec optimisme « le président élu », Issa Tchiroma, s'est confié il y a quelques instants. On tenait déjà de sources sûres qu'il allait bien et qu'il était en sécurité.

Bien que sa maison soit encerclée par les forces de l'ordre, aucun mouvement déplacé vis-à-vis du candidat du FSNC n'a été encore signalé de ce côté-là (Garoua). En revanche, les populations et les corps habillés déployés dans le secteur s'affrontent très durement. Une voiture policière a été brûlée, des tirs d'arme à feu et des gaz lacrymogènes ont par ailleurs été entendus entre les deux camps.

Issa Tchiroma, dans sa sortie, « demande à tous de respecter les résultats issus des urnes dans chaque bureau de vote. C'est le seul que nous accepterons. La compilation continue ». Ce message est destiné au régime de Biya qui fait des pieds et des mains pour gagner l'élection, « même s'il faut tordre le cou à la vérité », selon un activiste notoire.

Un des bras droits de Paul Biya, Paul Atanga Nji, avait déjà essayé de refroidir les ardeurs festives constatées sur le territoire et ailleurs dans la diaspora. Il a qualifié les scores fleuves en faveur de Tchiroma qui circulent déjà de « faux » et « d'inventés » et que seules les institutions habilitées à proclamer les résultats diront la vérité.

Gagnant de l'élection : Atanga Nji débranche la joie des Camerounais

Tous les calculs mènent à une seule conclusion, Issa Tchiroma Bakary, guide du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), aurait gagné l'élection présidentielle d'octobre 2025. Le candidat est devant tous les autres, dans presque tous les bureaux de vote installés, avec des scores larges. Le président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Paul Biya, n'a visiblement pas réussi à convaincre l'électorat cette fois-ci.

Dans tout le pays et même au sein de la diaspora, une liesse populaire est constatée. La célébration de ce qui ressemble vraisemblablement à une victoire de Tchiroma Bakary est intense, même débordante.

Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, fidèle allié de Paul Biya, est sorti dans cet environnement où les Camerounais sont en joie, pour mettre en garde contre ce qu'il appelle « les faux résultats ».

Il salue dans un premier le déroulement pacifique du scrutin : « Calme, ordre et discipline ont marqué l'élection présidentielle camerounaise du dimanche 12 octobre 2025. Du nord au sud, les bureaux de vote ont ouvert à l'heure prévue, les électeurs ont voté librement et le processus s'est déroulé sans incident majeur, signe que le pays reste fermement maître de son destin démocratique ».

Atanga Nji affirme que les bulletins de vote des 12 candidats ont été effectivement distribués dans les 31 655 bureaux de vote. 5 575 observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités pour suivre le processus, symbole de l'ouverture et de la transparence du gouvernement.

Mais gare aux candidats tentés de publier des « résultats imaginaires » via des plateformes non autorisées. « La limite a été franchie à de trop nombreuses reprises », fait-il savoir.

En l'état, toute tentative de falsifier ou d'annoncer des résultats en dehors du cadre légal sera sanctionnée par la loi, rappelle l'autorité. À ses yeux, seul le Conseil constitutionnel présidé par Clément Atangana est habilité à proclamer les résultats de l'élection présidentielle.

Ainsi, tout le peuple doit faire preuve de maturité politique parce qu'on « ne doit pas plaisanter avec le Cameroun », précise Paul Atanga Nji.