Dans son discours d'investiture prononcé mercredi devant l'Assemblée nationale, le président Paul Biya a adopté un ton à la fois ferme et conciliant concernant les défis sécuritaires, tout en condamnant les violences post-électorales qui ont émaillé le scrutin.
Le chef de l'État a salué les progrès réalisés dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l'Extrême-Nord, théâtres d'activités de groupes terroristes depuis plusieurs années. Grâce au professionnalisme des Forces de défense et de sécurité et au courage des populations, "la situation générale s'est nettement améliorée", a-t-il affirmé.
Le président a cependant envoyé un message sans ambiguïté aux membres des groupes armés qui persistent dans leurs activités criminelles, les mettant en garde contre "les conséquences dramatiques de leur obstination".
Dans le même temps, Paul Biya a tendu la main aux combattants prêts à déposer les armes. Il a appelé les chefs traditionnels, les élites et les forces vives des régions affectées à s'engager davantage dans la sensibilisation des membres des groupes armés pour qu'ils saisissent l'offre du gouvernement.
Ce dialogue communautaire, mené en collaboration avec les autorités administratives, devrait favoriser le retour de ces "jeunes en déshérence" vers leurs communautés respectives, après leur passage dans le Programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR).
Le président a remercié les pays qui ont commencé à traquer les commanditaires d'actes terroristes se trouvant sur leurs territoires, tout en encourageant les autres partenaires à suivre cet exemple. "Le terrorisme est un fléau international qui doit être combattu vigoureusement partout où il montre son visage hideux", a-t-il martelé.
Sur le front intérieur, Paul Biya a fermement condamné les troubles survenus après l'élection du 12 octobre, imputant ces violences à "des politiciens irresponsables". Des scènes de pillage, de vandalisme, des incendies et des pertes en vies humaines ont été enregistrées dans diverses localités.
Le président a présenté ses condoléances aux familles des victimes et adressé un avertissement solennel à ceux qui "attisent la haine et la violence", notamment dans la diaspora. "Le Cameroun n'a pas besoin d'une crise post-électorale dont les conséquences pourraient être dramatiques", a-t-il déclaré.
Malgré ces incidents, le chef de l'État a salué la maturité du peuple camerounais et son attachement à la démocratie. Il a félicité Elections Cameroon (ELECAM) pour l'organisation satisfaisante du scrutin, reconnue par les observateurs internationaux, et financée entièrement par le budget de l'État.
"Il est de ma responsabilité de veiller à ce que l'ordre soit maintenu. Je puis vous l'assurer, l'ordre régnera. Le Cameroun continuera d'avancer", a conclu Paul Biya, appelant à tourner la page des "discours de haine qui inondent l'espace public, et tout particulièrement les réseaux sociaux".









