Dans une tribune au vitriol, l'analyste politique Bruno Bidjang s'attaque frontalement aux "faux révolutionnaires" qui, depuis l'étranger, appellent la jeunesse camerounaise à la révolte. Entre manipulation politique et irresponsabilité morale, il décortique les mécanismes d'une stratégie qu'il juge dangereuse pour la stabilité du pays et l'avenir des jeunes. Un plaidoyer pour la lucidité face aux "donneurs de leçons cachés derrière leurs écrans".



CHERS JEUNES, NE TOMBEZ PAS DANS LE PIEGE DES APPELS INSURRECTIONNELS !!!
Il est grand temps d’ouvrir les yeux sur l’indécence de certains discours qui circulent sur les réseaux sociaux et dans les canaux obscurs de la désinformation. Des individus pourtant bien installés en Europe ou cachés quelque part en Afrique, à l’abri de tout danger, appellent sans gêne les enfants des autres à descendre dans la rue, à affronter les institutions, à s’exposer à la violence, parfois même à s’en prendre aux familles des responsables de l’État.

Le plus grave, c’est qu’ils désignent eux-mêmes les “cibles”, identifient les familles des autres, tout en pensant qu’il n’y aura jamais de retour de flamme. Mais ils oublient une chose : quand vous identifiez les familles des autres, eux aussi identifient les vôtres. La provocation a ses limites. Et personne n’a le monopole de la riposte.

Ces faux révolutionnaires, ces donneurs de leçons cachés derrière leurs écrans, croient que le Cameroun s’effondrera si le nom de leur leader favori ne figure pas sur une quelconque liste. Mais qu’est-ce que vous croyez ? Rien ne se passera. Absolument rien. Le Cameroun restera debout. Et les jeunes conscients de leur avenir ne se laisseront pas sacrifier pour des ambitions personnelles travesties en cause populaire.

Le “choc” que vous organisez sur les réseaux sociaux ne changera rien dans le réel. Parce que la révolution ne se fait pas en exil. Les grands révolutionnaires de l’histoire ont tous combattu de l’intérieur, au prix de leur liberté, parfois de leur vie. Aucun d’eux ne s’est battu pour un peuple depuis un appartement parisien ou une chambre à Berlin.

Alors, si vous vous dites révolutionnaires, revenez au Cameroun ! Venez ici, montrez l’exemple, affrontez la réalité que vous exigez aux autres de braver. Tant que vous vivrez paisiblement à l’extérieur, vous n’aurez ni légitimité morale, ni leadership populaire.
Arrêtez d’envoyer les enfants des autres au front pendant que les vôtres grandissent en paix. Arrêtez de réclamer le sacrifice des autres pendant que vous ne prenez aucun risque personnel.
Bruno BIDJANG