C'est manifestement une semaine noire dans la ville et capitale du pays. Anicet Ekane est définitivement parti et ne verra certainement pas l'alternance se produire à la tête du pays. Cet homme politique, leader du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), avait été arrêté par les hommes en tenue.

Les forces de l'ordre l'ont gardé en détention sur ordre des barons du régime parce qu'il était devenu gênant et posait beaucoup de problèmes. En effet, Anicet Ekane est de ceux qui estiment que c'est Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), qui a remporté l'élection présidentielle, loin devant celui qu'a déclaré comme vainqueur le Conseil constitutionnel.

Par conséquent, Ekane était prêt à aider l'opposition de toutes ses forces pour faire basculer la situation en faveur de celle-ci. Cela n'était pas du goût du pouvoir de Yaoundé. Rapidement, il l'a fait arrêter, enfermer et l'a privé de son appareil médical qui le maintient en vie, l'homme étant souffrant depuis un moment.

C'est donc comme cela qu'il est mort. D'ailleurs, il n'est pas le seul à décéder à détention puisque nous venons d'apprendre également la mort du très connu Djombé Awe.

Il avait été interpellé à Yaoundé lors de la contestation post-électorale. Djombé Awe a été arrêté et placé au poste de la gendarmerie de la poste centrale où il a été torturé pendant trois jours.

Plus tard, sa famille a été mise au courant de sa mort en cellule. Djombé Awe, reprécise N'zui Manto, et le nationaliste Anicet Ekane sont les 54e et 55e Camerounais identifiés, tués pendant et après la crise post-électorale par le régime de Paul Biya.