Actualités of Wednesday, 24 December 2025

Source: La République n°1114 ES

Identité : le Cameroun vient de faire un grand pas en avant

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La modernisation de l’État Civile au Cameroun connait un véritable saut technologique. Dans un contexte national marqué par la volonté farouche de sécuriser l’identité citoyenne, la Commune d’Arrondissement de Yaoundé II vient de franchir un cap décisif. Ce 22 décembre 2025, l’histoire retiendra que l’Hôpital Central de Yaoundé (HCY) est devenu le théâtre d’une révolution administrative majeure : l’inauguration du tout premier poste d’état civil avancé et digitalisé au sein d’une formation sanitaire de référence. Une synergie d’actions louable entre la municipalité, l’hôpital et le BUNEC, qui matérialise la vision présidentielle et s’attaque frontalement au fléau du sous-enregistrement des naissances.

Le constat alarmant du « citoyen invisible »

Pour comprendre la portée de l’événement de ce jour, il faut regarder en face une réalité douloureuse que le Directeur Général du Bureau National de l’État Civil (BUNEC), M. Yomo Alexandre Marie, n’a pas manqué de souligner avec gravité. L’enregistrement des naissances, ce “droit fondamental qui sert de porte d’entrée à tous les autres droits sous-jacents (santé, éducation, protection)”, reste un défi majeur.

Les chiffres donnent le vertige : selon l’UNICEF, 237 millions d’enfants dans le monde n’ont pas d’acte de naissance. Le Cameroun n’est pas épargné, avec un taux moyen de non-enregistrement de 34%, un phénomène exacerbé par des barrières culturelles et des coûts indirects. Même dans nos métropoles comme Yaoundé et Douala, ce taux oscille encore entre 10 et 15%. Comme l’a martelé le Maire de Yaoundé II, M. Ayissi Eloundou Yannick Martial, ce sous-enregistrement prive de nombreux enfants de l’accès à la citoyenneté.

Yaoundé II : pionnier de la riposte digitale

Face à ce constat, la réponse ne pouvait être que structurelle et audacieuse. C’est ici qu’il faut saluer le leadership et le dynamisme du Maire de Yaoundé II, félicité publiquement par le DG du BUNEC pour son engagement. En installant un bureau d’état civil moderne et informatisé au cœur même de l’Hôpital Central, la Commune de Yaoundé II ne fait pas qu’ouvrir « un service administratif de plus ». Elle opère un rapprochement stratégique entre l’administration et les usagers.

L’objectif est clair : permettre « un enregistrement immédiat, sécurisé et fiable des naissances » dès la maternité. Cette initiative est le fruit d’une « franche collaboration » entre la Mairie, la direction de l’Hôpital Central qui a mis à disposition les locaux, et l’accompagnement technique déterminant du BUNEC. La cérémonie a d’ailleurs été l’occasion de la remise solennelle des premiers actes de naissance digitalisés, preuve tangible que la modernisation est en marche.

Une vision présidentielle en action

Au-delà de l’aspect technique, cette inauguration revêt une dimension hautement politique. Les deux orateurs ont tenu à rappeler que cette modernisation du système de l’état civil se fait « sous la très haute impulsion du chef de l’État, Son Excellence Paul Biya ». Pour le Maire Ayissi Eloundou, ce projet s’inscrit parfaitement dans la réforme institutionnelle voulue par le Président de la République, alliant « impératif social, innovation technique et prouesse technologique ».

Il s’agit de garantir à chaque citoyen son droit à l’identité, conformément à la nouvelle Loi N°2024/016 du 23 Décembre 2024 portant organisation du système d’enregistrement des faits d’état civil au Cameroun.

Un modèle à dupliquer d’urgence

L’acte posé par la Commune de Yaoundé II est un véritable levier de développement et de gouvernance. Il transforme la formation sanitaire en un “maillon essentiel de la chaîne de la citoyenneté”. En tant qu’observateur de la scène sociopolitique, nous ne pouvons que nous joindre à l’appel du Directeur Général du BUNEC pour “mobiliser les autres formations sanitaires majeures à emboîter le pas à l’Hôpital central de Yaoundé”.

Le digital est là, la volonté politique est affirmée ; il appartient désormais aux exécutifs municipaux de suivre l’exemple lumineux de Yaoundé II pour que chaque enfant camerounais compte.