Au moment de prendre ses fonctions, le 6 novembre 2025 au palais de verre de l’Assemblée nationale, le président élu a mesuré pleinement la gravité de la situation que traverse le Cameroun. Devant le peuple souverain, Paul Biya a pris à bras le corps le nombre et l’acuité des défis auxquels ses compatriotes sont confrontés. Mesurant non seulement la profondeur des frustrations, l’ampleur des attentes, mais également l’importance des responsabilités qui vont être celles du Président de la République, il s'est engagé à se montrer digne de la confiance que le peuple camerounais lui a renouvelée. Confiant et déterminé, le chef de l’Etat a lancé un appel à l'union sacrée pour « jeter les bases d'un avenir encore plus prometteur de notre cher et beau pays ».
« I do so swear ! » (« Je le jure ! »). C’est par cette déclaration solennelle que le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a prêté serment, le 6 novembre 2025 au perchoir de l’hémicycle du Palais de verre Paul Biya, à Ngoa-Ekélé à Yaoundé. La cérémonie, présidée par le président de l’Assemblée nationale, Cavayé Yeguié Djibril, s’est déroulée en présence du vice-président du Sénat Aboubakary Abdoulaye, des membres du gouvernement, du corps diplomatique et de plusieurs hautes autorités administratives et militaires.
Cet acte solennel ouvre un 8e mandat présidentiel pour Paul Biya, sous le regard attentif de la nation, dans un contexte marqué par de forts enjeux politiques et institutionnels. Cette cérémonie marque le début de son huitième mandat à la tête du pays, qu'il dirige depuis 1982. Dans son discours d'investiture, le président Biya, âgé de 92 ans, a lancé un appel à l'union sacrée pour « jeter les bases d'un avenir encore plus prometteur de notre cher et beau pays ». Il s'est engagé à se montrer digne de la confiance que le peuple camerounais lui a renouvelée. Plusieurs thèmes ont été abordés.
Sur le plan sécuritaire, Paul Biya a fermement condamné les violences post-électorales et les actes de désobéissance civile qui ont eu lieu après le scrutin, promettant que des mesures efficaces seront prises pour rétablir la paix et l'ordre dans le pays, affirmant que « L'ordre régnera » et le Cameroun continuera d'avancer. Cette prestation de serment intervient dans un climat post-électoral tendu, marqué par les contestations de l'opposition et des appels à des opérations "villes mortes", notamment lancés par l'un des principaux candidats d'opposition, Issa Tchiroma Bakary. Ces manifestations, souvent dispersées, dénonçaient des rumeurs de fraude électorale et s'opposaient à la réélection de Paul Biya. Sa victoire officielle a été prononcée le 27 octobre 2025 par le Conseil constitutionnel.
La page étant tournée, le président élu s’est engagé à rester fidèle aux idéaux qui l’ont guidé depuis son accession à la Magistrature suprême. Celui de se consacrer entièrement à la mission sacrée que Dieu Tout-Puissant et le Peuple camerounais souverain ont bien voulu lui confier : celle d’œuvrer, sans relâche, à l’avènement d’un Cameroun uni, stable et prospère. Il s’agit, pour lui, d’une tâche lourde. « Mais il s’agit d’une tâche exaltante, quand on a à cœur l’amour et les intérêts de son peuple. Cette tâche, mes chers compatriotes, n’est pas insurmontable, surtout lorsque l’on bénéficie du soutien indéfectible de son peuple.
À chaque échéance électorale, vous me témoignez de ce soutien. Vous l’avez fait, une fois de plus, de manière claire et incontestable, lors du scrutin du 12 octobre dernier », a-t-il souligné. Aux Camerounaises et Camerounais, de l’intérieur comme de la diaspora, Paul Biya leur a tendu la main. « Nous devons, ensemble jeter les bases d’un avenir encore plus prometteur pour notre cher et beau pays, notamment pour notre jeunesse. Nous avons certes beaucoup accompli. Mais nous avons encore tant à réaliser, ensemble, pour nous même, mais aussi pour les générations futures. J’en appelle donc à l’union sacrée.
Joignez-vous à moi, pour que nous puissions, ensemble, dans la paix et la concorde, relever les formidables défis auxquels notre pays est confronté. Je vous invite, tous, à prendre part à ce combat salutaire. Les joutes de l’élection présidentielle sont derrière nous. L’heure est désormais au rassemblement. Ce pays est notre patrimoine commun. C’est notre bien le plus précieux. Nous devons le construire, le solidifier, le moderniser et non le détruire. Assez de ces discours de haine qui inondent l’espace public, et tout particulièrement les réseaux sociaux », a déclaré le successeur d’Ahidjo. Le projet de société, dont il est porteur, a été exposé et expliqué, de long en large, pendant la campagne électorale qui vient de s’achever.
À cette occasion, comme lors des consultations stratégiques qui se sont déroulées au Palais de l’Unité, ses équipes et lui-même ont également veillé à écouter les doléances des Camerounais vivant à l’intérieur du pays, comme ceux vivant à l’étranger. « Nous avons entendu leurs préoccupations, leurs frustrations, leurs doléances, mais aussi leurs aspirations, leurs attentes, leurs espérances et leurs suggestions. Ces échanges féconds nous serviront assurément de boussole, pour guider notre action présente et future », a fait savoir le président de la République, dans son discours au palais de verre.
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