Actualités of Wednesday, 22 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Humiliation : Issa Tchiroma Bakary riposte et propose à Paul Biya un poste d'ambassadeur en Suisse

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Après avoir refusé l'offre de primature formulée par le président sortant Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary passe à l'offensive avec une contre-proposition aussi audacieuse que symbolique. Selon des sources proches du candidat de l'opposition, relayées par le journaliste international camerounais Houmfa, l'ancien ministre propose à son tour de nommer Paul Biya ambassadeur du Cameroun à Genève. Une initiative qui bouleverse les codes de la négociation politique.


L'information a de quoi surprendre. Alors que Jeune Afrique révélait la semaine dernière que Paul Biya avait proposé à Issa Tchiroma Bakary de devenir Premier ministre en échange de l'arrêt de sa contestation électorale, le camp de l'opposant frappe aujourd'hui un grand coup avec cette contre-offre inattendue.
Selon le journaliste Houmfa, proche du candidat Tchiroma Bakary, cette proposition d'ambassade à Genève ne serait pas une simple boutade, mais une véritable offre politique chargée de significations. En suggérant à l'actuel chef de l'État un poste diplomatique en Suisse, l'opposant renverserait complètement les rôles et affirmerait implicitement sa conviction d'être le véritable vainqueur de la présidentielle.


Le choix de Genève comme destination n'est pas anodin. La ville suisse, siège de nombreuses organisations internationales et réputée pour accueillir des personnalités en quête de tranquillité dorée, est souvent perçue comme une retraite privilégiée. En proposant ce poste à Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary lui suggérerait ainsi une "sortie honorable" du pouvoir.
Cette contre-proposition intervient dans un contexte de tensions extrêmes entre les deux camps. Rappelons que Jeune Afrique avait révélé que l'offre de primature formulée par Paul Biya comprenait également la promotion de proches de Tchiroma Bakary au gouvernement et une réforme express du code électoral avant les législatives de 2026. Une offre que l'opposant avait jugée comme une « tentative de neutralisation politique ».


Pour les analystes politiques, cette contre-proposition de Tchiroma Bakary relève d'une stratégie de communication audacieuse. En se positionnant comme celui qui fait des offres plutôt que celui qui les reçoit, l'ancien ministre de la Communication affirme sa légitimité et sa confiance en sa victoire électorale.
Selon les informations relayées par Houmfa, cette initiative viserait également à mobiliser davantage la base militante de l'opposition en montrant que leur candidat ne se laisse pas intimider et maintient sa position de force. Le message est clair : Issa Tchiroma Bakary se considère comme le président élu et agit désormais en conséquence.

Cette surenchère dans les propositions croisées témoigne de la profondeur de la crise post-électorale qui secoue le Cameroun. Après l'échec de la négociation secrète à Garoua révélée par Jeune Afrique, où Paul Biya avait tendu la main via le gouverneur Jean Abaté Edi'i, les deux camps semblent désormais engagés dans une guerre de communication sans merci.

Les révélations successives de Jeune Afrique sur l'offre de primature et maintenant cette contre-proposition d'ambassade révélée par le journaliste Houmfa illustrent un dialogue de sourds entre deux camps qui se considèrent chacun comme légitime. D'un côté, Paul Biya s'appuie sur les résultats proclamés par la Commission électorale qui le créditent de 53,66 % des voix. De l'autre, Issa Tchiroma Bakary brandit ses propres procès-verbaux qui lui donneraient 62 % des suffrages.

Cette proposition d'ambassade, qu'elle soit sérieuse ou provocatrice, marque un nouveau palier dans l'escalade rhétorique entre les deux hommes. Elle intervient alors que le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs au plus tard le 26 octobre et que le camp Tchiroma Bakary prépare, selon les informations de Jeune Afrique, un vaste plan d'actions pour « défendre la victoire populaire ».

La réaction du camp présidentiel à cette contre-offre sera scrutée avec attention. Alors que Paul Biya avait tenté une approche conciliante avec son offre de primature, cette riposte de Tchiroma Bakary pourrait être perçue comme une provocation et durcir encore davantage les positions.

Dans les capitales étrangères, où plusieurs diplomates avaient, selon Jeune Afrique, encouragé l'opposant à accepter l'offre de primature, cette nouvelle escalade suscite l'inquiétude. La fenêtre du dialogue semble se refermer progressivement, laissant craindre une confrontation ouverte une fois les résultats définitifs proclamés.


Entre l'offre de primature révélée par Jeune Afrique et cette contre-proposition d'ambassade rapportée par Houmfa, le Cameroun assiste à un ballet politique inédit où chaque camp cherche à imposer sa narrative et sa légitimité. Une chose est certaine : la crise post-électorale camerounaise est loin d'être résolue, et les jours à venir s'annoncent déterminants pour l'avenir du pays.