Le Secrétaire Général de la Présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh a tranché en faveur du maintien de la cérémonie malgré l'opposition de la ministre Célestine Ketcha Courtès.
Les travaux du projet stratégique "Yaoundé cœur de ville" ont été officiellement lancés ce 11 juin 2025 au carrefour Mvan, dans un contexte de tensions entre les plus hautes autorités de l'État. La cérémonie, présidée par le Secrétaire d'État auprès du Ministre de l'Habitat et du Développement Urbain chargé de l'Habitat, Marie Rose Dibong, s'est déroulée en présence du maire de Yaoundé, Luc Messi Atangana.
Cette inauguration intervient après un bras de fer institutionnel qui révèle les lignes de fracture au sein de l'exécutif camerounais. La veille, le 10 juin, la ministre de l'Habitat et du Développement Urbain, Célestine Ketcha Courtès, avait formellement demandé au maire Luc Messi Atangana de reporter l'événement au 26 juin, invoquant son absence du territoire national pour cause de mission officielle en Chine.
Face à cette demande de report, le maire de Yaoundé a directement saisi le Secrétaire Général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce dernier a tranché en faveur du maintien de la cérémonie à la date initialement prévue, passant outre les réserves exprimées par la ministre de tutelle.
Plus significatif encore, Ferdinand Ngoh Ngoh a personnellement notifié sa décision à Célestine Ketcha Courtès, confirmant ainsi la tenue de l'événement en son absence. Cette intervention directe du SGPR illustre le poids de son influence dans l'arbitrage des conflits institutionnels au Cameroun.
Le projet "Yaoundé cœur de ville" constitue l'une des initiatives phares de modernisation de la capitale camerounaise. Cette opération d'aménagement urbain vise à transformer le centre-ville de Yaoundé en un espace moderne et fonctionnel, répondant aux défis de l'urbanisation croissante.
Le choix du carrefour Mvan pour le lancement symbolique n'est pas anodin, ce lieu représentant l'un des points névralgiques de la circulation dans la capitale. Les travaux annoncés s'inscrivent dans une démarche plus large de restructuration urbaine portée par les autorités municipales.
Des enjeux de gouvernance révélés
Au-delà de l'aspect technique du projet, cette polémique révèle les dynamiques complexes du pouvoir au Cameroun. L'arbitrage favorable au maire, malgré l'opposition de la ministre de tutelle, souligne l'influence prépondérante du Secrétariat Général de la Présidence dans la résolution des conflits administratifs.
Cette situation illustre également les défis de coordination entre les différents niveaux de l'administration camerounaise, particulièrement quand les agendas politiques et les considérations protocolaires entrent en collision avec les impératifs opérationnels.
Malgré les tensions en coulisses, la cérémonie du 11 juin s'est déroulée selon le programme établi. La présence de Marie Rose Dibong en lieu et place de sa ministre a permis de maintenir la représentation gouvernementale, tandis que Luc Messi Atangana a pu concrétiser ce lancement tant attendu par les populations yaoundéaises.
Cette inauguration marque officiellement le début d'une phase cruciale pour l'aménagement urbain de Yaoundé, même si les conditions de son organisation laissent entrevoir les défis institutionnels qui pourraient accompagner la mise en œuvre du projet.
Le lancement du projet "Yaoundé cœur de ville" ouvre une nouvelle page dans la modernisation de la capitale, mais les circonstances de cette inauguration soulèvent des interrogations sur la fluidité des relations institutionnelles. L'efficacité de la mise en œuvre dépendra largement de la capacité des différents acteurs à dépasser ces tensions initiales.