Actualités of Sunday, 8 June 2025
Source: www.camerounweb.com
Le candidat à l’élection Bomo Ntimbane dévoile son programme présidentiel sur le statut des régions anglophones du pays. À l'exemple de Hong Kong en Chine, dit-il, « je créerai la "région autonome du Noso" avec les pouvoirs et les compétences autrefois dévolus à l'État fédéré du Cameroun occidental de 1961 ».
Élu président de la République, je créerai une unité administrative anglophone autonome à l'exemple de Hong Kong dans la république populaire de chine. Mais avec des spécificités propres. Elle sera dénommée région autonome du Noso. L'appellation Noso étant déjà rentrée dans le vocabulaire camerounais, pour désigner les régions anglophones actuelles du nord-ouest et du sud-ouest.
Il faut partir du constat que sur les faits, et malgré la fin du fédéralisme en 1972, le Cameroun fonctionne toujours avec la réalité de deux communautés socio- politiques, aux identités bien marquées, à savoir : francophone et anglophone. Il n'y a jamais eu assimilation ou encore unité culturelle. Même sur le plan du fonctionnement institutionnel de l'état, on observe cette prise en compte avec un président de l'assemblée nationale anglophone, un premier ministre anglophone, la présence de deux systèmes juridiques, common-law anglaise, et le droit civil romain, un système éducatif anglophone et celui francophone.
Il s'agira de formaliser institutionnellement cette dualité socio- politique et identitaire anglophone- francophone, tout en maintenant l'idéal d'une nation camerounaise, exprimée clairement par nos pères, lors de la réunification de 1961; mais sans pour autant, retourner au fédéralisme à deux états, qui effacerait les acquis de plus de 50 ans de d'état unitaire notamment le mixage de nos populations respectives et le fort sentiment d'appartenance à la patrie camerounaise.
Seul le fédéralisme à plusieurs États pourrait maintenir l'unité nationale, mais aura l'inconvénient de ne pas ressortir distinctement la dualité identitaire anglophone- francophone, socle d'existence actuelle du Cameroun. À cet effet, cette région autonome du Noso fonctionnera et aura les compétences de l'État fédéré du Cameroun occidental de 1961, sans pour autant être un état fédéré.
Elle sera dirigée par un gouverneur, originaire du Noso et de culture anglophone. À la suite de la réforme constitutionnelle qui interviendra, il sera désigné d'office comme le vice- président de la République du Cameroun, quand bien même, un ressortissant du Noso occuperait la fonction de président de la République. Ainsi ce gouverneur sera élu au suffrage universel direct par l'ensemble des Camerounais, en même temps qu'a lieu l'élection présidentielle et sur la même liste que le candidat à la présidence de la République.
Ce souci d'élection nationale du gouverneur du Noso, évitera qu'il soit élu par les courants sécessionnistes anglophones ou influencé par ceux- ci. Nos pères-fondateurs anglophones et francophones, ont décidé de cheminer ensemble et nous ont légué un état commun, à Foumban en 1961. Nous avons dès lors l'obligation morale de protéger et de respecter cet héritage.
Le gouverneur de la région autonome du Noso sera assisté d'un gouvernement régional composé de ministres régionaux, qu'il nommera. Pour marquer clairement la spécificité anglophone, les autres régions francophones actuelles seront appelées régions décentralisées, et ayant administrativement à leur tête des préfets de région et non plus des gouverneurs. L'appellation gouverneur sera reconnue uniquement au gouverneur de la région autonome du Noso.
Un organe législatif autonome appelé assemblée régionale du Noso sera créé et jouira des missions et prérogatives de l'assemblée fédéré de l'ex-Cameroun fédéral, à la seule différence que les lois votées localement pour rentrer en application, devront être examinées en seconde lecture par l'assemblée nationale du Cameroun comme le fait actuellement le sénat en ce qui concerne les lois adoptées par l'assemblée nationale.
Cet examen permettra de contrôler uniquement la conformité des lois régionales du Noso à celles votées sur le plan national. Aussi les lois de l'assemblée régionale du Noso seront promulguées dans la même forme que celles de l'assemblée nationale, conjointement par le président de la république et le gouverneur de la région autonome du Noso, après avis conforme de conformité à la constitution, délivré par le conseil constitutionnel.
Seuls les partis politiques à vocation nationale et légalisés par le ministère de l'administration territoriale, pourront investir des candidats à l'élection du gouverneur de la région autonome du Noso et des députés à l'assemblée régionale autonome du Noso.
Hormi ses recettes et ressources propres, une dotation de 10 % du budget de l'État sera allouée à la région autonome du Noso. Soit en 2026, sur un budget national de 20 000 milliards, 2 000 milliards francs CFA.